« déduire », définition dans le dictionnaire Littré
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déduire
- 1Soustraire, retrancher une somme d'une autre. Il y a plus de moitié à déduire sur ce compte.
- 2Énumérer, exposer en détail.
On tira Lyncestès de prison, et on lui ordonna de déduire ses défenses
, Vaugelas, Q. C. liv. VII, ch. 1.Si je voulais entreprendre de déduire ce qui s'est passé en Grèce, il faudrait interrompre le fil des affaires de l'Asie
, Vaugelas, ib. liv. V, dans RICHELET.Les puissantes raisons qu'on vient de me déduire Vont ranger mes soupçons au point de se détruire
, Mairet, Soliman, II, 7.Dom Bertrand [le singe] gagnerait près de certains esprits ; Les raisons en seraient trop longues à déduire
, La Fontaine, Fabl. XII, 3.Chacun se mit à déduire par le menu ce qu'il savait
, Hamilton, Gramm. 8.Ce dernier écrit peut répondre de la beauté de ceux que l'on vient de déduire
, La Bruyère, Disc. s. Théophr.Ayant été introduits dans le sénat, ils déduisirent leurs plaintes et firent leurs demandes
, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. III, p. 603, dans POUGENS.Il déduisait ses preuves, il exposait ses objections avec ses preuves
, Mairan, Éloges, Card. de Polignac. - 3Inférer, tirer comme conséquence.
Vérités fort différentes des principes dont elles sont déduites
, Rohault, Physique, dans RICHELET.J'en déduirai plus au long les conséquences
, Bossuet, Somm. de la doctr.On doit à Huyghens, sinon la première invention des horloges à pendule, du moins les vrais principes de la régularité de leurs mouvements, principes qu'il déduisit d'une géométrie sublime
, Voltaire, Louis XIV, 31. - 4Se déduire, v. réfl. Être déduit, être tiré comme conséquence. Cela se déduit clairement des prémisses.
HISTORIQUE
XIe s. À tel dolur et à si grant poverte [pauvreté], Filz, t'ies deduit par alienes terres
, St Alexis, LXXXIV.
XIIIe s. Dedens ceste forest [je] sui povrement deduite [amusée]
, Berte, XXXVII. Et si lonc sont [ses cheveux], qu'en deduisant Li vont deux tours entor la teste
, Bl. et Jeh. 254. Mès au plus bel te dois deduire [amuser], Que tu porras, sans toi detruire
, la Rose, 2169.
XVe s. Quand j'eus sejourné en la cité de Pammiers, laquelle cité est moult deduisant, car elle sied en beaux vignobles
, Froissart, II, III, 6. Si veulx que vous saichez que Salphar ayme ma dame par amour, de quoy je suis en une très grande jalousie, si ne m'en sçay comment deduire [tirer]
, Perceforest, t. VI, f° 43.
XVIe s. Freres, oyez, je vous pry, ma semonce, Et retenez ce que j'ay cy deduit
, Marot, I, 304. Tant plus avant ceste lettre lisoye, En aise grand tant plus me deduisoye
, Marot, I, 372. Quand ils vinrent à luy deduire comme Bacchus et Hercules estoyent aussi en ce registre
, Montaigne, IV, 149. Platon ayant voulu deduire au long, et enrichir ce subject de la fable Atlantique
, Amyot, Solon, 66. Après que les uns et les autres eurent deduit leurs raisons
, Amyot, Marcell. 38. Ilz les revendoient au bout de l'an, et Caton en retenoit plusieurs pour soy mesme, leur en donnant et deduisant [de l'argent qu'il leur avait prêté] autant comme on leur en avoit le plus presenté
, Amyot, Caton, 45. J'ai plusieurs points que je pourrois induire à ce propos, si je voulois deduire Ce fait au long…
, Du Bellay, J. VII, 31, verso.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. desduire, desdure ; du latin deducere, tirer, faire sortir (de de, et ducere, conduire, voy. DUC), qui avait pris le sens de divertir, détourner, amuser, exactement comme divertir lui-même.