« vilenie », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
vilenie
- 1Action vile et basse, action de vilain.
Quelle vilenie que tout un grand peuple commette impunément… un si effroyable solécisme
, Guez de Balzac, le Barbon.L'enfant prodigue, après qu'il eut dépensé toute sa substance en débauche, en vilenie, en péché
, Le P. Sim. Mars, Myst. du roy de Dieu, p. 4, dans POUGENS.Ils [les hommes] croient qu'elle [la vertu] est à leur disposition, et qu'on devient honnête homme du jour au lendemain ; ils gardent leur linge sale, tant qu'ils ont des vilenies à faire, et ils en font toute leur vie
, Diderot, Lett. à Mlle Voland, 11 oct. 1759. - 2Parole injurieuse, grossière. Il lui a dit mille vilenies.
- 3Obscénité. Ce livre est plein de vilenies.
Terme de blason. Lion sans vilenie ou éviré, lion qui ne montre point de verge.
- 4Avarice sordide.
Il faut convenir que le vôtre [père] animerait contre sa vilenie le plus posé homme du monde
, Molière, l'Avare, II, 1.On croit que c'est plutôt par vilenie que par inadvertance que tu n'as pas eu le courage de donner la moindre bagatelle à ta maîtresse
, Hamilton, Gram. 4.Acte d'avarice.
Les parents font toujours quelque vilenie à leurs pauvres enfants
, Hamilton, Gram. 3.Je ne vous demanderai point les frais comme on m'a fait ; c'est une vilenie de mes alliés
, Courier, Pièce diplomatique. - 5Ordure, saleté. Maison pleine de vilenie.
- 6Nourriture mauvaise, malsaine. Cet enfant est malade pour avoir mangé toutes sortes de vilenies.
HISTORIQUE
XIIe s. [Mon cœur] qui vous prie Que vostre soit sanz point de vilanie
, Couci, II.
XIIIe s. Et l'autre ot nom Pepin, qui fu sans vilonie
, Berte, II. Il doit requerre que le [la] vilonie li soit amendée et li damaces rendus
, Beaumanoir, VI, 9. Le Temple li manda que il leur feroit grant vileinnie, quant il devoit aler après eulz et il aloit devant
, Joinville, 224. Il [l'homme magnanime] ne loe pas soi et po [peu] les autres, et ne dit vilenie de nului, neis [même] de ses enemis
, Latini, Trésor, p. 288.
XIVe s. Se tu sueffres sans vengier la vieille villenie, tu semons à la nouvelle
, Ménagier, I, 9.
XVe s. [Le duc de Bretagne] mal reconnoist le bien qu'il a de nous ; si lui devrions pareillement remonstrer sa vilenie
, Froissart, II, II, 134. Et cryoient par dessus les murailles et nous disoient villenies
, Commines, II, 3.
XVIe s. Exerçant d'autres forces et villanies envers les femmes
, Carloix, III, 12. Ils [les gens du peuple] savent leurs noms [des favoris des rois], ils deschiffrent leurs vices, ils amassent sur eulx mille oultrages, mille vilenies, mille mauldissons
, La Boétie, Servit. volont.
ÉTYMOLOGIE
Vilain ; provenç. vilania, espagn. et ital. villania.