« ravoir », définition dans le dictionnaire Littré
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ravoir [1]
Il n'est usité qu'à l'infinitif et au futur, je raurai, selon le Dictionnaire de l'Académie ; mais le futur entraîne le conditionnel je raurais ; et l'imparfait je ravais ne serait pas déplaisant.
- 1Avoir de nouveau.
Une parole échappe… il est impossible de la ravoir
, La Bruyère, VIII.Tu seras trop heureuse de me ravoir va, laisse faire
, Dancourt, Colin-Maillard, sc. 15.Pendant ce discours il avançait la main pour ravoir la mienne, que je lui laissai prendre
, Marivaux, Marianne, 2e part.Elle qu'on voulait ravoir à Paris
, Rousseau J.-B. Conf. IX. - 2Recouvrer.
La peine qu'il souffre [de la captivité de son fils] lui fait trouver cent moyens ridicules pour ravoir son fils
, Molière, Fourber. III, 3.Il eût donné toute chose pour ravoir cette lettre
, Hamilton, Gramm. 8.Je ne crois pas que, pour ravoir mon esprit, il soit besoin que j'aille par les airs jusques dans la lune
, Fontenelle, Mond. 2e soir.Je pense à ravoir mon prieuré et je crois que je le raurai
, Courier, Lett. VII. - 3Se ravoir, v. réfl. Reprendre des forces. Il a été fort malade et commence seulement à se ravoir.
PROVERBE
Ravoir n'est pas sans peine.
HISTORIQUE
XIIIe s. Et de Troie r'ai-je oï conter, Qu'ele fut jà de moult grant seigneurie
, Quesnes, Romancero, p. 108. Que vous ravez ma dame, la royne au vis clair
, Berte, CXXXIX.
XVe s. Son page, sur son coursier, autour des batailles, l'avoit poursui ; et le trouva si à point qu'il gissoit là et ne se pouvoit ravoir ; il n'avoit autre empeschement que du cheval
, Froissart, I, I, 289. Après qu'iceux Anglois eurent pris et raveu tous les biens
, Monstrelet, I, 24.
XVIe s. Qui preste, non r'a : si r'a, non tost ; si tost, non tout
, Loysel, 672. Or estoit ce la moindre chose à quoy pensoit Tarquinius, qu'à ravoir ses biens
, Amyot, Publ. V. Hélas ! je connoy bien que j'ay trop entrepris… Toutesfois, le sçachant, je ne puis me ravoir, Et plus je vay avant, plus j'en pers le pouvoir
, Desportes, Élégies, I, 6. À peine est-il en nous de nous ravoir de sa prinse [de l'habitude]
, Montaigne, I, 115.
ÉTYMOLOGIE
Re…, et avoir ; wallon, ravu, raveur.