« partisan », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
partisan
- 1Celui qui est attaché à une personne, à un parti.
Combien le prince a-t-il d'aveugles partisans ?
Corneille, Nicom. IV, 1.Gilotin en gémit, et, sortant, de fureur, Chez tous ses partisans va semer la terreur
, Boileau, Lutr. I.Je soupçonne et Ménas et Lélie, Les partisans des rois et de la tyrannie
, Voltaire, Brut. IV, 7.Les lullistes appellent les partisans de Rameau les ramoneurs
, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 53.Un petit partisan de Locke était là tout près
, Voltaire, Micromégas, 7.Boursault avait des partisans qui le préféraient à Molière
, Marmontel, Œuv. t. IV, p. 407.Au féminin. Partisane, celle qui est attachée au parti de quelqu'un, qui en prend la défense.
Elle [Mme du Chatelet] vous rendait bien justice ; vous n'aviez point de partisane plus sincère
, Voltaire, Lett. Mme du Bocage, 12 oct. 1749.Fig.
L'éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan
, Corneille, Cid, I, 6.Là [sur le théâtre], content du succès que le mérite donne, Par d'illustres avis je n'éblouis personne, Je satisfais ensemble et peuple et courtisans, Et mes vers en tout lieu sont mes seuls partisans
, Corneille, Excuse à Ariste. - 2Il se dit de ceux qui ont de l'attachement pour quelque chose.
Et tout ce que la gloire a de vrais partisans Le hait [Auguste] trop puissamment pour aimer ses présents
, Corneille, Cinna, II, 2.L'ouvrage le plus plat a, chez les courtisans, De tout temps rencontré de zélés partisans
, Boileau, Art p. I.Partisans du plaisir, et néanmoins sectateurs de la vertu, voilà les justes du monde, ces héros d'honneur et de probité qu'il fait tant valoir
, Massillon, Pet. car. Fausse gloire hum.Ce qu'on pourrait faire peut-être de plus glorieux pour elle [l'Encyclopédie], ce serait la liste de ses partisans et de ses adversaires
, D'Alembert, Encyclop. 3e vol. Préface. - 3Officier de troupes légères ou irrégulières qui court le pays et fait une guerre de surprises.
Le capitaine Merle, partisan protestant, fit écorcher vifs trois religieux de l'abbaye d'Issoire
, Chateaubriand, Voy. à Clermont.Au plur. Troupes qui font une guerre de surprises ou d'avant-postes. Un corps de partisans. Guerre de partisans.
- 4 Anciennement. Celui qui faisait des partis ou sociétés pour la levée de certains impôts.
Quelque gros partisan m'achètera bien cher
, La Fontaine, Fabl. V, 3.Les partisans nous font sentir toutes les passions l'une après l'autre : l'on commence par le mépris à cause de leur obscurité ; on les envie ensuite, on les hait, on les craint, on les estime quelquefois et on les respecte ; l'on vit assez pour finir à leur égard par la compassion
, La Bruyère, VI.La veuve d'un honnête partisan qui a gagné deux millions de bien au service du roi
, Dancourt, Chev. à la mode, I, 1.Il semble qu'il ait à sa disposition la bourse d'un partisan
, Lesage, Turc. II, 4.
REMARQUE
On vient de voir que Voltaire a dit au féminin partisane, comme au XVIe siècle du reste. On a dit moins correctement partisante : Comme femme, je suis partisante des modes
, Ninon de Lenclos, Lettres.
HISTORIQUE
XVe s. La marquise de Montferrat… grande partisane des François
, Commines, VIII, 9.
XVIe s. L. Hostilius, grand partisan de la noblesse
, Amyot, les Gracques, 44. Je veux laisser à la memoire une marque de fidelle partisan en la personne du duc de Thouars
, D'Aubigné, Hist. III, 454. Telle estoit lors l'affection partisane [l'attachement à son parti ; l'esprit de parti]
, D'Aubigné, ib. III, 455. Si l'argent n'estoit prompt pour suppleer à ce defaut, la malignité du temps produisit une vermine de gens que nous appelasmes partisans, qui avançoient la moitié ou le tiers du denier pour avoir le tout ; race vrayement de viperes qui ont fait mourir la France leur mere aussitost qu'ils furent esclos
, Pasquier, Lett. t. I, p. 801.
ÉTYMOLOGIE
Ital. partigiano ; de partire, partager (voy. PARTIR 1).