« trompé », définition dans le dictionnaire Littré

trompé

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

trompé, ée

(tron-pé, pée) part. passé de tromper
  • 1Induit en erreur par quelque artifice. Tandis que l'ennemi, par ma fuite trompé, Racine, Mithr. III, 1. Ma foi ! les trompeurs seront trompés ; M. Oronte est homme d'esprit, homme de tête ; ce n'est point à lui qu'il faut se jouer ! Lesage, Crisp. riv. 14. Nous étions tous deux heureux ; tu me croyais trompée, et je te trompais, Montesquieu, Lett. pers. 161.
  • 2Déçu dans ce qu'on attendait. Aussitôt dans son sein il plonge son épée ; Mais la mort fuit encor sa grande âme trompée, Racine, Mithr. v, 4. Mlle de l'Enclos : Si vous êtes malheureuse, comme vous le dites, vous trompez bien toute la terre qui vous envie. - Mme de Maintenon : Je suis trompée la première, Voltaire, Dial. 3. Trompée dans sa longue attente, elle ne cessait de pleurer, de gémir, Riccoboni, Œuv. t. v, p. 266, dans POUGENS.

    Trompé de l'attente, de l'espoir, déçu dans son attente, dans son espoir. Ainsi, trompé de mon attente, Je me consume vainement, Et les remèdes que je tente Demeurent sans événement, Malherbe, Chanson, v, 5. L'auditeur n'est point trompé de son attente, quand le titre du poëme le prépare à n'y voir rien que d'impossible en effet, Corneille, 2e disc. Mais vous-mêmes, trompés d'un vain espoir de gloire, Racine, Alex. II, 2.

  • 3Il se dit, dans un sens analogue, des choses, des actions, des sentiments qui ne réalisent pas leur objet. Un espoir trompé. Mais quoique de Pompée Je voie et la fortune et la valeur trompée…, Corneille, Pomp. I, 1.