« rondement », définition dans le dictionnaire Littré

rondement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rondement

(ron-de-man) adv.
  • 1Uniment, également. Travailler rondement.
  • 2Promptement, vivement. Ils avaient devant eux chacun trente pistoles, pour le moins ; et je remarquai qu'ils jouaient rondement, Lesage, Guzm. d'Alf. IV, 8. Enfin l'impression fut reprise et marcha rondement, Rousseau, Confess. X. Donner le change aux petites passions de M. le comte, étriller rondement M. du Bazile, Beaumarchais, Mar. de Figaro, I, 2.

    Mener rondement une affaire, la conduire avec suite et activité.

  • 3 Fig. Sans façon, sans ambiguïté. J'avoue que j'ai besoin de toute ma patience, pour m'empêcher de dire à M. Bossuet ses vérités tout rondement, Jurieu, dans BOSSUET 1er avert. 40. Oh ! qui va rondement Ne daigne pas entrer en éclaircissement, Piron, Métrom. II, 4. Dans le petit chapitre des billets de confession et des querelles parlementaires et épiscopales, j'ai dit assez rondement la vérité, Voltaire, Lett. Damilaville, 2 janv. 1763. Ces messieurs sont-ils donc avec ces tournures amphibologiques moins menteurs que ceux qui mentent tout rondement ? Rousseau, 1er Dial.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il convient que li orbis [le monde] ait forme et figure toute reonde, et que toutes choses qui sont encloses dedans lui, i fussent mises et establies reondement, en tel maniere que l'une environne l'autre, Latini, Trésor, p. 111.

XVe s. Messeigneurs, je suis bien certin, Que ce sont François voirement, Et viennent à nous pour hutin à nous donner aucunement, Que y [ils] cheminent rondement Droit ci et en grant ordonnance, Myst. du siége d'Orléans, p. 688. Autres vouloient la prinse rondement sans cerymonie [vouloient qu'on fît Louis XI prisonnier, quand il était au château de Péronne], Commines, II, 9.

XVIe s. Et pour parler rondement, c'est…, Lanoue, 639. L'on deschausse l'arbre un pied dans terre, là on le couppe rondement [en rond], puis…, De Serres, 673. Tousjours avec instrumens bien trancheans taillera-on les arbres, tant rondement [nettement] qu'on pourra, sans en rien esclater ni escorcer, faisant la trenche fort unie et pendante d'un costé…, De Serres, 723. Il me respondit et confessa tout rondement…, Montaigne, II, 72.

ÉTYMOLOGIE

Ronde, et le suffixe ment ; provenç. redondamens ; cat. rodonament ; espagn. redondamente ; ital. ritondamente.