« remuement », définition dans le dictionnaire Littré
remuement
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remuement ou remûment
(re-mu-man) s. m.
- 1Action de remuer. Le remuement de la foule.
Ils [des sourds et muets] entendent tout ce qu'on dit au remuement des lèvres ; en un mot, ils sont fort bonne compagnie
, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 6 août 1760. - 2Remuement des terres, transport de terres dans un autre lieu.
- 3 Fig. Mouvement, agitation, changement.
Pour la langue, on verra dans peu nos règlements, Et nous y prétendons faire des remuements
, Molière, Femm. sav. III, 2.C'est le tracas qui nous détourne d'y penser [à nos peines] et nous divertit ; de là vient que les hommes aiment tant le bruit et le remuement
, Pascal, Pens. IV, I, éd. HAVET.Troubles dans un État, dans une famille.
À deux milles d'ici vous avez six mille hommes, Que depuis quelques jours, craignant des remuements, Je faisais tenir prêts à tous événements
, Corneille, Pomp. IV, 1.Les Flamands, peuple qui n'est assurément porté par son caractère ni à la nouveauté ni aux remuements
, Voltaire, Mœurs, 164. - 4 Fig. Émotion morale.
[Dans l'amour] les yeux s'allument et s'éteignent dans un même moment ; et, quoique l'on ne voie pas manifestement que celle qui cause tout ce désordre y prenne garde, l'on a néanmoins la satisfaction de sentir tous ces remuements pour une personne qui le mérite bien
, Pascal, Pass. de l'amour.
HISTORIQUE
XIIIe s. Misericorde, remuement de fortune, peril
, Latini, Trésor, p. 519. À cascun remuement d'enfans lignages s'alonge un point
, Beaumanoir, XIX, 6.
XVIe s. Sa chambriere ayant entendu la cause de ce remuement [de Démocrite, qui se levait de table pour aller dans son jardin]
, Montaigne, II, 242.
ÉTYMOLOGIE
Remuer ; provenç. remudamen ; espagn. remudamiento ; ital. rimutamento.