« possédé », définition dans le dictionnaire Littré

possédé

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possédé, ée

(po-sé-dé, dée) part. passé de posséder
  • 1Qui est au pouvoir de. Un bien possédé injustement.
  • 2 Fig. Maîtrisé. L'âme, de son dessein jusque-là possédée…, Corneille, Cinna, III, 2. Saintes douceurs du ciel, adorables idées, De vos sacrés attraits les âmes possédées Ne conçoivent plus rien qui les puisse émouvoir, Corneille, Poly. IV, 2. Tellement possédée de son excessive douleur, qu'elle demeura longtemps les yeux attachés à terre sans se connaître, La Fontaine, Psyché, II, p. 108.
  • 3Dont le démon s'est emparé. Du Bourg nous raconta plusieurs choses curieuses d'une femme possédée, Saint-Simon, 49, 73.

    Substantivement. Un possédé, une possédée. Sur le soir on lui présenta plusieurs possédés, et il en chassa les esprits malins par sa parole, Sacy, Bible, Évang. St Math. VIII, 16. Dans la chapelle de Saint-Louis, au palais de Paris, la nuit de chaque jeudi saint au vendredi, les possédés du royaume se donnent rendez-vous ; les convulsions de Saint-Médard n'approchent pas des horribles simagrées que font ces malheureux, Voltaire, Dict. phil. Superstition, 1. Oserait-elle respirer près de toi ? elle y serait plus mal à son aise qu'un possédé touché par des reliques, Rousseau, Hél. VI, 2.

    Fig. Comme un possédé, en vrai possédé, d'une manière violente, désordonnée. Il dansait en vrai possédé, Hamilton, Gramm. 8. Il y a deux heures que le seigneur don Gaspard, votre frère, vous attend en jurant comme un possédé, Lesage, Diable boit. VIII. Je m'arrachai les cheveux, je fus comme une possédée, Lesage, Bach. de Salam. VI, 9.

    Fig. Celui qui paraît agité, insensé comme un possédé. Ils étaient une douzaine de possédés après mes chausses, Molière, Pourc. II, 4. J'ai affaire à un extravagant, à un possédé, Lesage, Turcaret, II, 3. En me voyant lui faire des yeux de possédé, Rousseau, Conf. III.