« négoce », définition dans le dictionnaire Littré
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négoce
- 1Proprement et étymologiquement, il se dit de toute affaire, de toute entremise d'affaires.
En mauvaise part, il se dit de certaines industries suspectes, soit à cause du péril, soit à cause de la messéance, de la honte qui y est attachée. La contre-bande est un périlleux négoce.
Faire un vilain négoce, se mêler de quelque chose de honteux.
Ironiquement.
Vous faites là, monsieur, un fort joli négoce
, Dancourt, Enf. de Paris, V, 9.Fig.
Alors [chez les premiers chrétiens] la piété était véritable, parce qu'elle n'était pas encore devenue un art ; elle n'avait pas encore appris à s'accommoder au monde, ni à servir au négoce des ténèbres
, Bossuet, Sermons, Honneur, 3. - 2Particulièrement, synonyme moins usité de commerce. Se mettre dans le négoce. Faire le négoce.
Si c'est quelque chose, messieurs, qui dépende de mon petit négoce, je suis tout prêt à vous rendre service
, Molière, Médecin malgré lui, I, 6.Certains particuliers qui, riches du négoce de leurs pères…
, La Bruyère, VII.Son négoce [d'Athènes] fut presque borné à la Grèce et au Pont-Euxin d'où elle tira sa subsistance
, Montesquieu, Esp. XXI, 7.Fig.
Si votre corps est une hostie qu'il faut immoler à Dieu, conservez-lui une hostie vivante ; si c'est un talent précieux qui doive profiter entre ses mains, mettez-le de bonne heure dans le négoce, n'attendez pas, pour le lui donner, qu'il faille l'enfouir en terre
, Bossuet, 4e sermon pour le 1er dim. de carême, 3.Aujourd'hui on ne dirait plus, comme Montesquieu, le négoce d'Athènes, mais le commerce d'Athènes ; commerce est réservé pour un État, une nation, un peuple.
HISTORIQUE
XIIe s. Nus [nul] ki servet à Deu ne soi emploiet ez seculiers negosces
, Job, p. 481.
XIVe s. Guillaume… gouvernant les negoces et besongnes d'icelle Marguerite
, Du Cange, negotium.
XVIe s. Il l'avoyt en si grande privaulté receu, que rien ne lui celoyt des menues negoces de sa maison
, Rabelais, Pant. IV, 67. Ainsi sont ils serfz toute leur vie les uns des voluptez, et les autres des negoces et du gaing
, Amyot, Pélop. 6. Serf de mes negoces, ou, encore pis, de ceulx d'autruy
, Montaigne, IV, 76. Le negoce de la paix, qui n'avoit jamais esté intermis, fut repris plus que de coustume
, D'Aubigné, Hist. I, 231.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. negoci ; espagn. negocio ; ital. negozio ; du lat. negotium, de nec, ni, ne, faisant fonction de préfixe négatif, et otium, loisir.