« guise », définition dans le dictionnaire Littré

guise

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

guise [1]

(ghi-z') s. f.
  • Manière, façon, goût, fantaisie. Il forme une vertu comme il plaît à sa guise, Régnier, Sat. v. Le lion dans sa tête avait une entreprise : il tint conseil de guerre, envoya ses prévôts ; Fit avertir les animaux : Tous furent du dessein, chacun selon sa guise, La Fontaine, Fabl. v, 19. Le sage l'aura fait [un éléphant de pierre] par tel art et de guise Qu'on le pourra porter peut-être quatre pas, La Fontaine, Fabl. X, 14. Faisant gagner marchands de toutes guises, La Fontaine, Faucon. Le lendemain notre amant se déguise, Et s'enfarine en vrai garçon meunier, Un faux menton, barbe d'étrange guise, Mieux ne pouvait se métamorphoser, La Fontaine, Mandrag. Simple, jeunette et d'assez bonne guise, La Fontaine, Fais. Les poëtes font à leur guise, Molière, Amph. Prol.

    En guise de, loc. adv. À la façon de, en manière de, à la place de. Son prisonnier à son côté en guise de limier, Scarron, Rom. com. I, 13. Ce serait même une fête à donner à la cour, en guise de feu d'artifice, Voltaire, Lett. d'Argental, 1er janvier 1771.

    À guise de, à la manière de. Il passe le tronçon de la sienne [épée] en la main gauche, à guise d'un poignard, Corneille, Clit. argum.

HISTORIQUE

XIe s. [Il] Vait le ferir en guise de baron, Ch. de Rol. XCII. Par nule guise ne m'aviez desfié, ib. CXLVII.

XIIe s. Quant il ont en bataille fiché leur estendart, Ne se maintiennent mie à guise de couart, Sax. XI. [Soyez] Apresté d'ostoyer [aller en guerre] chascuns selon sa guise, ib. XXIII.

XIIIe s. Là me souvint des gens de male guise Qui m'ont mis sus mensonge à escient, Quesnes, Romanc. p. 89. Et il fu voir que Assur, fil Sem le fil Noé, avoit comencié en celui païs une cité, mais li rois Ninus l'acompli, et estora de grant guise, et en fist le chief de son regne, et por le non de lui est appelée Ninive, Latini, Trés. p. 32. À guise de cheval que on a enfrené, Berte, X. Si avint qu'il vit, outre un grant fossé, un fouc [foule] de paysans armés à la guise du pays, Chr. de Rains, 219. Car la vertu n'est mie mendre [moindre] De bien garder et de deffendre Les choses, quant el sunt acquises, Que del aquerre en quelques guises, la Rose, 8304. Cil bien sunt tien à droite guise, ib. 5352.

XIVe s. Touz biens ne sont pas d'une meisme espece ne d'une guise, Oresme, Eth. VI.

XVe s. Et fit son departement en guise de moine, et ainsi habillé s'en alla, Monstrelet, II, 155. Et fit parler aux Venitiens de les mettre à rançon aux guises de France ; mais ils dirent que ce n'estoit pas leur usance, Bouciq. II, 29.

XVIe s. Tant de villes, tant de guises, Cotgrave

ÉTYMOLOGIE

Provenç. guisa, guia ; espagn. portug. et ital. guisa ; de l'anc. h. allem. wîsa, manière, guise ; allem. mod. Weise.