« gentillesse », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
gentillesse
- 1Caractère de ce qui est à la fois joli et gracieux. La gentillesse d'un enfant. La gentillesse d'une fable, d'un conte.
L'amour est libéral, mais c'est avec adresse ; Le prix de ses présents est en leur gentillesse
, Corneille, Suite du Ment. II, 3.Vous ne demandez pas des instructions sans gentillesse et sans ornement
, Chev. de Méré, dans BOUHOURS, Remarques.Ce sont des brutaux [les Parisiens], ennemis de la gentillesse et du mérite des autres villes
, Molière, Pourc. III, 2.Vantant la gentillesse des courtisanes vénitiennes
, Rousseau, Confess. VII. - 2Tour de souplesse. Il a fait mille gentillesses devant nous. Un chien dressé à toutes sortes de gentillesses.
- 3Saillie agréable.
Toutes ces gentillesses que j'admire dans votre lettre, me sont des preuves de votre bon esprit plutôt que de votre bonne volonté
, Voiture, Lett. I.Cette reine d'Égypte riait des bons mots et des gentillesses d'Antoine
, Cheval. de Méré, dans BOUHOURS, Remarques.Peste ! où prend mon esprit toutes ces gentillesses ?
Molière, Amph. I, 1.Ninon lui disait l'autre jour qu'il était une vraie citrouille fricassée dans de la neige ; vous voyez ce que c'est de voir bonne compagnie, on apprend mille gentillesses
, Sévigné, 37.Je vais me confesser, ce qui n'excite pas l'esprit aux gentillesses
, Maintenon, Lett. à Mme de Glapion, 14 sept. 1714.Pour moi, quoiqu'on me flattât sur les gentillesses de mon esprit
, Hamilton, Histoire de Fleur d'Épine.Au lieu des gentillesses qu'un autre eût dites à ma place, je restais là muet, interdit, et je ne sais pas lequel était le plus honteux, de la pauvre petite ou de moi
, Rousseau, Confess. X.Ironiquement. Trait de malice, de mauvaise conduite. Voilà de vos gentillesses.
Je te dispense de me parler des gentillesses de ton enfance
, Hamilton, Gramm. 3.Ce ne sont là que des gentillesses de prêtres
, Fontenelle, Oracles, 2e part. chap. 7.Une personne très digne de foi vient de me dire qu'elle avait entendu le chevalier lui-même se vanter de cette gentillesse
, Genlis, Théât. d'éduc. Méchant par air, II, 4. - 4Il se disait autrefois de certains petits ouvrages délicats, de certaines petites curiosités. Il a mille gentillesses dans son cabinet.
HISTORIQUE
XIIIe s. Berte, ma bele fille, pleine de gentillise
, Berte, C. Il le [la] requist à feme et on lui douna pour sa gentilleche, et fu roi de Cypre
, Chr. de Rains, p. 47. Et se nus [aucun] contredire m'ose, Qui de gentillece s'alose [se vante] Et die que li gentil-homme, Si cum li pueple les renomme, Sunt de meillor condicion, Ge repons…
, la Rose, 18808. Et ceste gentillece [noblesse] si est tozjors raportée de par les peres et non de par les meres
, Beaumanoir, XLV, 30. Honnis sont hardemens où il n'a gentillesse
, Du Cange, ardimentum.
XVe s. De gentillesse il a assez ; car il est de la lignée du roy David
, Lancelot du lac, t. II, f° 60, dans LACURNE.
XVIe s. Riche ne suis, certes je le confesse… Mais je suis leu du peuple et gentillesse [et par la noblesse]
, Marot, III, 156. Conrad print si grand plaisir à veoir la gentillesse de leur courage que…
, Montaigne, I, 2. Alexandre louoit leur excellence et gentillesse [des arts et des sciences]
, Montaigne, I, 180. Caton, en gentillesse de nature, grandeur de courage, vehemence et efficace de parole, surmontoit tous ceulx qui se faisoient appeller colonelz et capitaines
, Amyot, Cat. d'Ut. 15.
ÉTYMOLOGIE
Gentil 2 ; provenç. et espagn. gentileza ; catal. gentilesa ; ital. gentillezza.