« enchevêtrer », définition dans le dictionnaire Littré

enchevêtrer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

enchevêtrer

(an-che-vê-tré) v. a.
  • 1Mettre un chevêtre, un licou à un cheval.

    Terme de charpentier. Joindre des solives par un chevêtre.

  • 2 Fig. Embrouiller. Enchevêtrer des phrases, une affaire.
  • 3S'enchevêtrer, v. réfl. Se prendre la jambe dans la longe de son licou, en parlant d'un cheval.

    Fig. S'embrouiller. Il s'enchevêtra dans un raisonnement dont il eut peine à sortir. Chacun peut voir, dans les chapitres 3 et 4 du premier livre de Grotius, comment ce savant et son traducteur Barbeyrac s'enchevêtrent, s'embarrassent dans leurs sophismes, Rousseau, Contrat, II, 2. Comment concevoir que les routes d'un royaume de vingt-sept mille lieues carrées puissent ne pas s'enchevêtrer sans un centre commun ? Mirabeau, Collection, t. IV, p. 297.

HISTORIQUE

XIIe s. Dunc li unt un jument senz sele fait luer [louer] ; Car ne porent nul autre à cele feiz [fois] trover : Nis de fain [même de foin] l'aveit fait sis maistre enchevestrer, Th. le mart. 50.

XVe s. Si tost que [les Hongres] virent nos gens enchevestrés es pieux, adonc tournerent les Hongres le dos, Boucic. I, ch. 24.

XVIe s. M. le lieutenant, tenant en sa main des brides sans nombre, desquelles estoient enchevestrez des veaux aussi sans nombre, Sat. Mén. p. 26. On commencera à lui faire sentir [au jeune cheval] la servitude, en l'enchevestrant d'un licol de laine, De Serres, 307. De peur qu'il ne se butte avec les autres, s'enchevestre, ou autrement lui mesavienne, De Serres, 308.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et chevêtre.