« diversion », définition dans le dictionnaire Littré

diversion

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diversion

(di-vèr-sion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.
  • 1Opération par laquelle on détourne l'ennemi ou on le force à se détourner. La diversion qu'il voulait faire en Syrie, Bossuet, Hist. I, 9. Il ordonna aux cavaliers de se disposer pour faire diversion, Hamilton, Gramm. 5. Si Darius eût fait une puissante diversion dans la Macédoine, comme le lui conseillait Memnon, l'un de ses généraux…, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. XI, 2e part. p. 300, dans POUGENS. Le général Amherst, qui devait faire une diversion du côté des lacs, ne paraissait point, Raynal, Hist. phil. XVI, 21.

    Par extension et familièrement, diversion se dit d'une maladie attaquant une autre partie que celle où elle était d'abord fixée. La diversion que la goutte fait aux entrailles de M. de Grignan, Sévigné, 586.

  • 2 Fig. Action d'agir sur l'esprit ou le cœur comme fait une diversion militaire sur l'ennemi. Des diversions agréables. Des diversions honnêtes. Cette diversion rompit à propos l'entretien. Je ne trouve pas que nulle chose puisse faire diversion à l'application que j'ai pour vous, Sévigné, 385. Peut-on voir un spectacle plus digne de faire de grandes diversions ? Sévigné, 505. Cela me fait une diversion, sans m'éloigner de mon sujet, Sévigné, 24. Je comprends que, n'ayant nulle diversion et n'étant entourée que de cette affaire, vous n'avez aucun repos ; vous ne dormez point, vous tomberez malade, Sévigné, Lett. 13 nov. 1673. Elle ne cherchait qu'à faire diversion à sa douleur, Bussy-Rabutin, dans RICHELET.

HISTORIQUE

XIVe s. Saigniée faite pour la diversion des humours qui courent encore, H. de Mondeville, f° 43, verso.

XVIe s. Lequel renfort serviroit beaucoup, mesmement pour l'oposer aux Tartares, si les Turcs les faisoyent donner dans les païs des chrestiens, pour faire diversion, Lanoue, 440. Les pensionnaires estoient trompez à tous coups pour la diversion des deniers au cabinet, D'Aubigné, Hist. III, 188. Je me sauve de telles trahisons en mon propre giron, non par une inquiete et tumultuaire curiosité, mais par diversion plus tost et resolution, Montaigne, II, 82.

ÉTYMOLOGIE

Lat. diversus, écarté, détourné, de divertere (voy. DIVERTIR).