« déjeter », définition dans le dictionnaire Littré

déjeter

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déjeter (se)

(dé-je-té. Le t se double quand la syllabe qui suit est muette : se déjette ; se déjettera) v. réfl.
  • Se courber, se gauchir, en parlant du bois.

    S'écarter de sa direction naturelle, en parlant d'une partie du corps. La taille de cet enfant se déjette.

    Se déjeter, en parlant des arbres qui viennent mal.

HISTORIQUE

XIe s. Qui ce vous loe [conseille] que cest plait [proposition] degetuns [repoussions], Ch. de Rol. X.

XIIe s. Li fiz Israel à itant degeterent leur fals deus, e de quer [cœur] servirent lur creatur, Rois, 24. Mahons chaï de passion [épilepsie] Devant la congregation ; Moult oriblement se dejete ; Li oel li torblent en la teste ; De sa bouche ist escume fors, Roman de Mahomet, V. 790.

XVe s. Qui plus se fiche au vent de fortune, plus est dejetté, Bouciq. IV, ch. 3. Tout bon conseil ilz ont dejecté, Commines, V, 3 (ou 9).

XVIe s. L'histoire nous represente leurs deportemens, quand ils sont parvenus aux plus hauts, ou bien qu'ils ont esté dejettés aux plus bas degrez de la fortune, Amyot, Préf. IV, 39. Il servit Dionysius après qu'il eut esté chassé et dejetté de Syracuse, Amyot, Timol. et P. Aem. comp. 2. Il substitua à son fils pour heritiers du royaume, premierement Marie qu'il avoit dejettée comme fille de Catherine repudiée, et après Elizabeth fille d'Anne de Boulen, D'Aubigné, Hist. I, 17. Christierne honteusement dejetté, son oncle Frideric fut establi roy de Dannemarc, D'Aubigné, ib. I, 44. Partant les dits vesicatoires ne doivent estre dejettés, Paré, XXI, 20.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. desgitar, desgietar, degitar, dejetar ; du latin dejectare, de de, et jactare (voy. JETER).