« déité », définition dans le dictionnaire Littré

déité

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déité

(dé-i-té) s. f.
  • 1L'essence divine. Peu usité en ce sens.
  • 2Dieu ou déesse. Les Grecs et les Romains ont fait régner de fausses déités, Pascal, Juifs, 20. … Déités immortelles ! Mon fils serait vengé ! n'est-ce point une erreur ? Voltaire, Scythes, IV, 8.
  • 3Dieu ou déesse de la fable. Vous avez fait la femme en voulant vous venger ; Faites la déité [montrez-vous déesse], le sauvant du danger, Tristan, Panthée, III, 1. Elle jura par Pluton Que toute l'engeance humaine Serait bientôt du domaine Des déités de là-bas, La Fontaine, Fabl. VIII, 20. Pour voir ces déités nouvelles, Le soleil tient encor ses coursiers arrêtés, Rousseau J.-B. les Bains de Tomeri.

    Fig. Faut-il ainsi poursuivre… Et l'argent et l'amour, aveugles déités ? Chénier, 171.

HISTORIQUE

XIIe s. En l'endemain que furent innocent decolé, Que Herodes ocist par sa grant cruelté, Quant es enfanz quida murdrir la deité…, Th. le mart. 137. … Erode, qui dunc fist decoler Les enfanz de dous anz ; car Deu quida tuer ; Mais es enfanz ne sout la deité trover, ib. 65.

XIIIe s. N'en sot pas Platon jusques là, Ne vit pas la trine unité En ceste simple trinité, Ne la deité soveraine Afublée de pel humaine, la Rose, 19343. Roi des rois, Diex des diex, qui de ta deité Descendis en la Vierge pour prendre humanité, Si vrai com tu es Diex et rois de verité, Daigne oïr ma priere plaine d'umilité, J. de Meung, Test. 2077. En croiz mourut l'umanitez ; Mais au tiers jour la deitez L'umanité resuscita, Théophile.

XVe s. Si sont moult belles paroles venues d'un payen, qui ne savoit rien de la loy de Dieu, et toutefois par raison naturelle il confessoit une deité, Bouciq. IV, ch. 3.

XVIe s. Qu'estce qu'amour ? est-ce une deité Regnante en nous ? Saint-Gelais, Descript. d'amour, p. 2.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. deitat ; espagn. deidad ; ital. deità ; du latin deitatem, de Deus, Dieu.