« déifier », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
déifier
- 1Placer au nombre des dieux.
Qui l'a mis dans le ciel, qui l'a déifié ?
Rotrou, St Gen. V, 2.Les sectateurs enfin de ce crucifié Vous diront si sans cause ils l'ont déifié
, Rotrou, ib.Les peuples de l'antiquité déifiaient leurs défenseurs
, Voltaire, Mœurs, 46.Donner un caractère sacré.
Il voulut que tout ce qui servait à la guerre, les épées, les haches, les piques, fût déifié
, Raynal, Hist. phil. V, 1.Fig.
Vous rampiez tous, ô rois qu'on déifie !
Béranger, Dieu des b. gens.… aux bords de ton lac enchanté, Loin des sots préjugés que l'erreur déifie
, Lamartine, Méd. I, 12. - 2Rendre aussi heureux qu'un dieu.
Jamais œillade de la dame, Propos flatteur et gracieux, Mot d'amitié, ni doux sourire, Déifiant le pauvre sire, N'avaient fait soupçonner qu'il fût vraiment chéri
, La Fontaine, Fabl. IX, 15. - 3Se déifier, v. réfl. Se faire dieu.
À force de forfaits tu t'es déifié
, Voltaire, Fanat. V, 4.
HISTORIQUE
XIIIe s. Ô saincte ame deifiée, Qui, hors ta char crucefiée, Tantost en enfer descendis
, J. de Meung, Tr. 745.
XVIe s. Platon adjouste que ce sont [les œuvres de l'esprit] des enfants immortels qui immortalisent leurs peres, voire et les deifient
, Montaigne, II, 89.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. et espagn. deificar ; ital. deificare ; du latin deificare, de Deus, Dieu, et le suffixe ficare (voy. FIER, suffixe).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
DÉIFIER. Ajoutez :En sorte que nos désirs purifient nos cœurs, et que nos cœurs se déifient par la familiarité que nous contractons avec Dieu dans cette aimable privauté, Bossuet, Union de J. C. avec son épouse.