« breuvage », définition dans le dictionnaire Littré

breuvage

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breuvage

(breu-va-j') s. m.
  • 1Liqueur à boire. Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? La Fontaine, Fabl. I, 3. C'est son breuvage le plus doux, Racine, Esth. III, 3.
  • 2 Terme de vétérinaire. Potion médicinale pour les chevaux, les bœufs, etc.
  • 3Mélange égal d'eau et de vin donné à un équipage en sus de sa ration.

HISTORIQUE

XIIe s. Onques Tristans, cil qui but le brevage, Plus loiaument n'aima sans repentir, Couci, XI.

XIIIe s. Li rois ne se gardoit pas dou buverage que li traitour li avoient feit boire, Chron. de Rains, p. 49. Mès se tu viaus [veux] bien eschever Qu'amors ne te puisse grever, Et veus garir de ceste rage, Ne pues boivre si bon bevrage Comme penser de le foïr, la Rose, 4368. Le meilleur bevrage que il aient et le plus fort, c'est de lait de jument confist en herbes, Joinville, 264.

XVe s. Envie luy brassa telle breuvaige que elle fit controuver sur luy que il n'auroit pas bien parti [partagé] les despouilles, Bouciq. IV, ch. 13. Uns medecins, qui bien savoit Quel maladie avoie [j'avais] el corps… Avoit à mes gardes bien dit Qu'on ne laissast entours mon lit Nul buvrage, ne pot, ne voire, Froissart, Espin. amour.

XVIe s. Bruvage, Marot, IV, 247. À la fin il leur advint de gouster du vin qui premier leur fut apporté d'Italie, dont ilz trouverent le breuvage si bon, que…, Amyot, Cam. 23. Fault encore qu'il boyve d'un breuvage composé de vinaigre et de laict, Amyot, Artax. 3.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. beurage ; espagn. bebrage ; portug. beberagem ; ital. beveraggio ; de l'ancienne forme boivre ou bevre, avec le suffixe age : bevrage, et, par métathèse de l'r, brevage, breuvage.