« arrhes », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
arrhes
- 1Argent donné pour la garantie d'un marché.
- 2 Fig. Gage.
Qui donna pour arrhes un baiser
, La Fontaine, Coupe.Un tissu de cheveux Que reçut Don Fernand pour arrhes de mes vœux
, Corneille, D. San. V, 6.Mes premiers services n'étaient à leurs yeux que des arrhes de ceux qui les devaient suivre
, Rousseau, Prom. 6.J. C. a donné à votre cœur les arrhes du St-Esprit
, Chateaubriand, Génie, I, I, 6.
HISTORIQUE
XIIIe s. Et sachiés bien, cui l'en otroie Le baisier, qu'il a de la proie Le miex et le plus avenant, Si a erres du remenant
, la Rose, 3418. Si tost que denier Dieu en est donés, ou si tost comme eres en sont donées
, Beaumanoir, XXXIV, 60.
XVIe s. Comment ne la recevrons-nous d'une persuasion certaine et invincible, puis qu'elle nous a esté donnée avec un telle arre et confirmation ?
Calvin, Instit. 45. Ilz donnent gage et arre de faire encore mieux à l'advenir
, Amyot, Cor. 5. Il pensa qu'il n'estoit plus besoing de luy bailler argent pour le rendre ennemy des Romains, attendu que luy mesme le premier luy avoit baillé telles arres de leur estre ennemy
, Amyot, P.-Aem. 19. Comme il appartenoit à un personnage qui avoit donné de si grandes arres de l'affection qu'il portoit à son païs
, Amyot, Pélop. 37. Le sacre et couronnement sont les arres de nos rois
, D'Aubigné, Hist. III, 186. Si j'estois seulement en vostre bonne grace Par l'erre d'un baiser doucement amoureux, Mon cœur au departir ne seroit langoureux
, Ronsard, 238.
ÉTYMOLOGIE
Berry, airrhes ; picard, errhe ; génev. airrhes, errhes ; wallon, airez ; rouchi, erres ; provenç. et espagn. arras ; ital. arre ; du latin arrha ou arra, et aussi arrhabo. Arrhes n'a présentement plus de singulier ; il en avait un autrefois. La prononciation errhes a duré jusque dans le XVIIe siècle, et Bouhours remarque qu'on dit arrhes au figuré, et errhes au propre : donner des errhes au coche. Comme on voit, errhe était un archaïsme.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ARRHES. - REM. Arrhes a été fait du masculin, SAURIN, fin du Serm. sur le désespoir de Judas.