« éternuer », définition dans le dictionnaire Littré

éternuer

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éternuer

(é-tèr-nu-é), j'éternuais, nous éternuions, vous éternuiez ; que j'éternue, que nous éternuions, que vous éternuiez v. n.
  • 1Faire un éternument. Ne fût-ce que pour l'heur d'avoir qui vous salue D'un, Dieu vous soit en aide, alors qu'on éternue, Molière, Sgan. 2. Il [le riche, le puissant] crache fort loin et éternue fort haut, La Bruyère, VI. Il [le pauvre, le faible] crache presque sur soi, et il attend qu'il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c'est à l'insu de la compagnie, La Bruyère, ib. On vous salue, quand vous éternuez, pour vous marquer, dit Aristote, qu'on honore votre cerveau, le siége du bon sens et de l'esprit, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuvres, t. IV, p. 276, dans POUGENS. Que direz-vous, monsieur le zélé, à ce malheureux qui bâille et dort tout éveillé, et à l'autre qui depuis trois heures éternue à se faire sauter le crâne et jaillir la cervelle ? que leur direz-vous ? - Ce que je leur dirai ? - Oui ! - Eh ! parbleu ! je dirai à celui qui éternue, Dieu vous bénisse, et va te coucher à celui qui bâille, Beaumarchais, Barbier, III, 5.

    Substantivement. Tous les marchers, toussers, éternuers sont différents, Pascal, dans COUSIN.

  • 2Activement, par plaisanterie. Il m'a éternué son bonjour, il m'a dit bonjour en éternuant.

    Éternuer un mot, un nom, se dit quelquefois, par plaisanterie, d'un mot où il y a beaucoup de consonnes sifflantes, et particulièrement des noms polonais ou russes.

HISTORIQUE

XIIIe s. Il esternue et se demaine. Moult estoit li rois en grant paine, Ren. 19689.

XVe s. Le quel Perrin en oyant vespres, par contrainte de nature, esternua une fois bien haut, dont il se hontoya, Du Cange, pudoratus.

ÉTYMOLOGIE

Berry, étourner ; bourguig. étarnué, wallon, stierni ; provenç. estornudar, stornudar, estrunidar ; catal. esternudar ; espagn. estornudar, ital. starnutare ; du latin sternutare, fréquentatif de sternuere, qui se rapproche beaucoup du grec πτάρνυσθαι.