« ulcère », définition dans le dictionnaire Littré
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ulcère
- 1Plaie ancienne et ne tendant pas à cicatrisation.
Vers l'âge de quatorze ans le jeune Boerhaave fut attaqué d'un ulcère malin à la cuisse gauche
, Fontenelle, Boerhaave.Fig.
Dieu coupe jusqu'au vif pour guérir l'ulcère de notre cœur
, Fénelon, t. XVIII, p. 433.[Sodome et Gomorrhe] Chaque toit recélait quelque mystère immonde, Et, comme un double ulcère, elles souillaient le monde
, Hugo, Orientales, I. - 2Ulcère au poumon, s'est dit autrefois comme synonyme de phthisie pulmonaire.
Les fatigues de son métier, très pénible par lui-même, et plus pénible pour lui que pour tout autre, lui causèrent un mal de poitrine si violent, qu'on lui crut un ulcère au poumon
, Fontenelle, du Verney. - 3Ulcère annamite ou de Cochinchine, mal qui débute toujours par un gonflement circonscrit et par des taches rouges accompagnées de cuisson ou de démangeaison légères ; au milieu de ces taches se forme un point dur qui se développe jusqu'à prendre le diamètre d'une pièce d'un franc.
- 4Ulcère contagieux de Mozambique, maladie désignée, à l'île de la Réunion, sous le nom de pian, mais qui diffère du pian véritable décrit par les dermatologues.
- 5Ulcère de la Nouvelle-Calédonie, plaie à laquelle succède un ulcère qui ne creuse pas, mais ronge et s'étend superficiellement en soulevant peu à peu l'épiderme.
- 6Ulcère perforant de l'estomac, destruction plus ou moins étendue de la muqueuse de l'estomac, en dehors de l'existence de toute production ayant forme de tumeur.
- 7Ulcère syriaque, nom, chez les anciens médecins grecs, de l'angine diphthéritique.
- 8Ulcère des arbres, plaie ayant son siége dans le système ligneux des végétaux arborescents, sur les tiges, les rameaux ou les racines.
REMARQUE
Dans le XVIIe siècle, l'usage hésitait sur le genre de ce mot. M. Chapelain condamne ceux de la cour qui ont fait ulcère féminin ; il est masculin
, Vaugelas, Rem. not. Th. Corn. t. II, p. 615, dans POUGENS.
SYNONYME
ULCÈRE, PLAIE. La plaie résulte de l'action d'un corps étranger ; la cause de l'ulcère est inhérente à l'économie. La plaie est toujours idiopathique, l'ulcère toujours symptomatique. La plaie tend essentiellement à la guérison, parce que l'action de la cause a été instantanée ; l'ulcère tend, au contraire, à s'agrandir, avec perte de substance, parce que la cause en est subsistante. Le traitement de la plaie est purement chirurgical, celui de l'ulcère est plutôt médical.
HISTORIQUE
XVIe s. Le vice laisse comme un ulcere en la chair, une repentance en l'ame, qui tousjours s'esgratigne et s'ensenglante elle mesme
, Montaigne, III, 259. Une personne pourrie d'ulceres
, Amyot, Comm. lire les poët. 10. Il lui demandoit quelque medecine pour guarir un petit ulcere qu'il avoit au bout de l'ongle
, Amyot, Comm. il faut ouïr, 15.
ÉTYMOLOGIE
Génev. une ulcère ; du lat. ulcus, ulceris, qui tient au grec ἔλϰος, ulcère.