« taureau », définition dans le dictionnaire Littré

taureau

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taureau

(to-rô) s. m.
  • 1Bête à cornes qui est le mâle de la vache. Deux taureaux combattaient à qui posséderait Une génisse avec l'empire, La Fontaine, Fabl. II, 4. Tels deux fougueux taureaux, de jalousie épris, Auprès d'une génisse au front large et superbe…, Boileau, Lutr. v. Les anciens ont appelé taureaux éléphants les bœufs d'Éthiopie et de quelques autres provinces de l'Asie, où ces animaux approchent en effet de la grandeur de l'éléphant, Buffon, Quadrup. t. VII, p. 205. Le taureau doit être gros, bien fait et en bonne chair, ayant l'œil noir, le regard fixe, le front ouvert, la tête courte, les cornes grosses, courtes et noires, Genlis, Maison rust. t. I, p. 225, dans POUGENS.

    Le sang de taureau était regardé, à tort, par les anciens comme un poison. Il [Thémistocle] but du sang de taureau, ou, selon d'autres, il avala un poison fort prompt, et mourut ainsi à Magnésie, âgé de soixante-cinq ans, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. III, p. 352, dans POUGENS.

    Combat de taureaux, course de taureaux, sorte de spectacle où des hommes à pied et à cheval et armés de lances combattent contre un taureau que le toréador achève. Les combats de taureaux, affreux ; deux grands pensèrent y périr ; leurs chevaux tués sous eux ; très souvent la scène est ensanglantée, Sévigné, 408. Leur conversation roula d'abord sur une course de taureaux qui s'était faite depuis peu de jours, Lesage, Gil Blas, IV, 7.

    Fig. et familièrement. C'est un taureau se dit d'un homme extrêmement robuste. Danton, la bouche torse, demi-homme et demi-taureau, dans sa laideur royale…, Michelet, Hist. de la Rév. VIII, 3.

    Une voix de taureau, une très grosse voix. L'un de nos camarades, dont la voix disputait à celle des taureaux du Cantal où il était né, entonna l'hymne de louange, Marmontel, Mém. 1.

    Un cou de taureau, un cou large et musculeux.

    Taureau banal, taureau qui appartenait au seigneur du lieu, et auquel ses vassaux étaient tenus d'amener toutes leurs vaches.

    Fig. et grossièrement, taureau banal, homme toujours prêt aux plaisirs amoureux.

    Taureau Farnèse, nom d'un groupe admiré à Rome, et qui représente Dircé que les enfants de Lycus attachent à la queue d'un taureau furieux. Il est d'un seul bloc de marbre et placé dans le palais Farnèse.

    Taureau d'airain, ou taureau de Phalaris, taureau jeté en fonte, employé par Phalaris pour y enfermer et brûler ceux qu'il voulait punir.

  • 2Le taureau, symbole qui joue un grand rôle dans la religion de Zoroastre. Mithra, emblème du soleil, était toujours chez les Perses représenté par un taureau, Bailly, Hist. astr. mod. t. III, p. 289. Il n'est point d'être qui joue un rôle plus important dans la cosmogonie des Perses que le taureau, le premier des êtres créés qui ne fût pas le produit de l'union des deux sexes, Silvestre de Sacy, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. II, p. 210.
  • 3Taureau à bosse, taureau du Mexique, du Canada, taureau des Illinois, noms vulgaires du bison.

    Taureau des Indes, le zébu.

  • 4 Terme d'astronomie. Le second signe du zodiaque, où le soleil entre vers le 21 d'avril, et qui est représenté dans le globe sous la figure de cet animal (avec un T majuscule).

    L'Œil du Taureau, étoile de la constellation du Taureau.

    Taureau royal de Poniatowski, petite constellation boréale située entre le Serpent, l'Aigle et Ophiucus.

  • 5Taureau des étangs, héron butor.

    Taureau volant, un scarabée.

  • 6 Terme de marine. Navire de charge très renflé de l'avant (Manche).

HISTORIQUE

XIIIe s. Plus plaira à Dieu la moie louenge que sacrefices de torel qu'en li soloit faire en la viez loi, Psautier, f° 81.

XVe s. Une jument n'aroit d'un toreaux cure, Ne la chievre n'a cure du sengler, Deschamps, Fou est vieux homme, etc.

XVIe s. Ils luy donnent le plaisir du combat des dogues contre les ours et les taureaux… mais celuy du taure plus que l'autre… Un puissant taure et bien aguerry… Et amenoiton des taures de Provence, Carloix, II, 4. Je vis sa forte ville et le Po menaçant, Qui va comme un taureau par les champs mugissant, Ronsard, 1re églogue.

ÉTYMOLOGIE

Berry, tauriau ; wallon, torai ; d'une forme fictive taurellus, dimin. de taurus, taureau. La forme simple se trouve dans la plupart des patois et dans les autres langues romanes. Comparez le grec ταῦρος, le gaélique tarbh, le kymri tarv, le bas-breton taru, le sanscrit sthara, all. Stier.