« tâche », définition dans le dictionnaire Littré
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tâche [1]
- 1Ouvrage qu'on donne ou qu'on se donne à faire à certaines conditions, dans un certain espace de temps. Donner une tâche à des écoliers, à des ouvriers. S'imposer une tâche. Remplir sa tâche.
Pour que la tâche d'aujourd'hui soit faite, je t'aiderai, et nous nous coucherons une heure plus tard
, Genlis, Théât. d'éduc. March. de modes, sc. 6.Fig.
Chanter, ou je m'abuse, Est ma tâche ici-bas
, Béranger, Vocat.Travailler à la tâche, être à la tâche, travailler à un ouvrage dont on doit être payé sans égard au nombre des journées qu'on y aura employées.
On dit dans le même sens : Ces ouvriers travaillent à tâche, sont à leur tâche.
Les scieurs et les faucheurs sont ordinairement à leur tâche
, Genlis, Maison rust. t. III, p. 28, dans POUGENS.Fig. Prendre à tâche de faire une chose, s'attacher à faire une chose.
Il y a peu d'opinions que vous ayez pris si à tâche d'établir
, Pascal, Prov. xv.Je veux prendre à tâche désormais d'en dire autant de bien [de votre amitié], que j'en ai dit de mal
, Sévigné, à Ménage, 19 août 1652.Le chevalier Temple, qui a pris à tâche de rabaisser tous les modernes
, Voltaire, Dict. phil. Anc. et mod.Prendre à tâche quelqu'un, se charger de ses intérêts.
Quand on ne peut aller [réussir] par le maître, il faudrait que quelque ministre vous prît à tâche
, Sévigné, 4 juill. 1679. - 2 Fig. Ce que l'on a à faire par devoir, obligation ou nécessité.
Le philosophe qui donne le précepte sans l'exemple ne remplit que la moitié de sa tâche
, Diderot, Claude et Nér. I, 46.Instruire, persuader, émouvoir, sont la tâche de l'éloquence en général ; mais, selon le sujet, elle s'adresse plus directement à l'esprit ou à l'âme
, Marmontel, Œuvr. t. VI, p. 46.… ainsi travailler sans relâche ! Mais quelle tâche ! - Il est une plus rude tâche, Et c'est de ne rien faire
, Collin D'Harleville, Mœurs du jour, I, 2. - 3En bloc et en tâche, voy. TÂCHE 2.
PROVERBE
A chaque jour suffit sa tâche.
HISTORIQUE
XIIIe s. Quant il en oevrent à lor tasque ou à lor jornée
, Beaumanoir, XXIX, 5.
XVe s. Marcanda Mons. de Corbie à Bernard le Clerc de faire une tasque de carpenterie en la maison et cense de Gentelle
, Du Cange, taschia.
XVIe s. Elles leur rendoient la tasche qu'elles avoient prise à faire de la trenchée toute faitte
, Amyot, Pyrrh. 62. Ayants faict leur tasche, ils [des bœufs attelés à un manége] s'arrestoient tout court
, Montaigne, II, 174.
ÉTYMOLOGIE
Génev. tâche, masculin ; provenç. tasca, tascha, sorte de redevance ; bas-lat. tasca, prestation rurale ; d'après Diez, du bas-lat. taxa, taxe, ce qui est imposé, du lat. taxare, taxer. Ce mot se trouve dans le celtique : kymri et gaélique, tasg, tâche ; il faut alors penser qu'il vient du latin ou des langues romanes. L'anglais task, tâche, vient du celtique ou du français. Taxa a donné tasche, comme laxus a donné lasche. On trouve tascheste, pour petite imposition : Car trop faict aux gens de hutin Par les taschestes qu'il mit sus
, Deschamps, Poésies mss. f° 212.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. TÂCHE.Avoir tâche, être occupé. Ceux qui ont tâche n'ont jamais loisir de faire les fols
, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.
HISTORIQUE
Ajoutez :
XIVe s. Nulz varlès servans oudit mestier de serrurerie qui seront louez ou enconvenanciez tant en tasche comme à journée…
, Bibliothèque des ch. 1874, t. XXXV, p. 499.