« sollicitude », définition dans le dictionnaire Littré
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sollicitude
- 1Soin plein de souci. Cette affaire lui cause beaucoup de sollicitude. Chrysale : Et vous n'avez nul soin, nulle sollicitude Pour.
… Philaminte : Ah ! sollicitude à mon oreille est rude ; Il pue étrangement son ancienneté
, Molière, Fem. sav. II, 7.Pour peu qu'on cesse d'avancer [dans la voie de la perfection], on est entraîné ; ce qui oblige à une sollicitude qui ne se relâche jamais
, Bossuet, Ét. d'orais. IV, 28.Le cardinal de Fleury, dont la sollicitude ministérielle s'étendait jusqu'aux plus petits objets et peut-être y mettait quelquefois une importance qu'ils n'avaient pas
, D'Alembert, Éloges, Cardin. de Soubise.Terme de l'Écriture. Les sollicitudes du siècle, le soin des affaires temporelles.
- 2Soin plein d'affection.
Une sainte et religieuse sollicitude qui fait le caractère propre de tout homme préposé à la conduite des autres
, Rollin, Traité des Ét. VI, II, 4.L'évêque n'imposait les mains sur des hommes éprouvés, que pour se décharger sur eux d'une partie du fardeau et du détail de la sollicitude pastorale
, Massillon, Confér. Fuite du monde.La sollicitude maternelle ne se supplée point
, Rousseau, Ém. I.La seule singularité qu'on ait pu observer dans sa vie privée était l'excès auquel il portait la sollicitude paternelle
, Condorcet, Bertin.
REMARQUE
On voit par l'exemple de Molière que, de son temps, les puristes regardaient sollicitude comme un mot vieux et hors d'usage ; il est aujourd'hui plein de vie.
HISTORIQUE
XIIIe s. Choses qui sont de grant estude et sollicitude et travail
, Latini, Trésor, p. 328.
XIVe s. Lorsqu'il plaist à Dieu d'envoier aux rois la maladie de la mort, il convient qu'il soient sans aucune cure ou solicitude afflictive ou angoisseuse des faiz de cest sieclei
, Charles V, dans Ordonn. des rois de Fr. t. VI, p. 49-54. Nature humaine de laquelle Dieu a especial sollicitude et cure
, Oresme, Thèse de MEUNIER.
XVIe s. Il n'est vol que de pigeon, quand il ha petitz, pour l'obstinée sollicitude en luy par nature pousée de recourir et secourir ses pigeonnaulx
, Rabelais, Pant. IV, 3. L'on estoit lors en grosse solicitude
, Bonivard, Chr. de Genèv. IV, 36. L'oraison requiert la tranquillité, hors toutes affections charnelles et tous troubles de solicitudes terriennes
, Calvin, Inst. 709. La solicitude [le soin] des poures a esté commise aux diacres
, Calvin, ib. 851. La prevoyance et solicitude de l'advenir
, Montaigne, I, 12. La solicitude de bien faire
, Montaigne, I, 41. Les richesses ne valent pas une advertence et solicitude penible
, Montaigne, IV, 79.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. sollicitut ; espagn. solicitud ; du lat. sollicitudinem (voy. SOLLICITER).