« seigneurie », définition dans le dictionnaire Littré
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seigneurie
- 1Droit de seigneur sur une terre et sur tout ce qui en relève. Une seigneurie très ancienne.
- 2Mouvances, droits féodaux d'une terre, indépendamment de la terre même. Il vendit sa terre et s'en réserva la seigneurie.
En donnant à plusieurs personnes divers genres de seigneuries sur a même chose, ces lois ont diminué le poids de la seigneurie entière
, Montesquieu, Esp. XXX, 1. - 3 Fig. Vertus seigneuriales, chevaleresques.
Un reste de seigneurie palpitait encore en ce temps-là
, Saint-Simon, 77, 257. - 4Terre seigneuriale.
Qui, diable, vous a fait aussi vous aviser, à quarante-deux ans, de vous débaptiser, Et d'un vieux tronc pourri de votre métairie Vous faire dans le monde un nom de seigneurie ?
Molière, Éc. des f. I, 1. - 5Titre d'honneur donné aux pairs d'Angleterre et aux anciens pairs de France. Votre Seigneurie. À Sa Seigneurie M. le comte un tel, pair de France.
- 6 Par plaisanterie, en s'adressant à une personne avec qui on est familier. Salut à Votre Seigneurie.
Disparaissez donc, je vous prie, Et que le ciel par sa bonté Comble de joie et de santé Votre défunte Seigneurie !
Molière, le Dép. II, 5.Très humble serviteur à Votre Seigneurie
, Molière, Sganar. 23. - 7Nom que portait le gouvernement de Venise. L'illustrissime seigneurie de Venise.
HISTORIQUE
XIIe s. Car vostre sui, en vostre seignorie
, Couci, XX. Si nous portera Charles honor et seignorie
, Sax. XXXII. Reis, li ordené [les prêtres] unt saint Eglise en baillie ; Ne as poestez del siecle ne la baille Deus mie ; Tut feel sunt suz lui [sous elle], ele ad la seignurie
, Th. le mart. 75.
XIIIe s. Pour moi [je] le di, qu'une [dame] en a deceü, Quand j'en cuidai avoir la seignorie
, Quesnes, Romancero, p. 86. Et de Troie r'ai-je oï conter, Qu'ele fut jà de moult grant seignorie
, Quesnes, ib. p. 108. Là requistrent le marchis Boniface qu'il preist la crois, et qu'il pour l'amour de Dieu receust la seignorie [commandement] de l'ost
, Villehardouin, XXVII. Il sevent bien les oevres, qui ainsi les font, mauvaises estre, et si est en leur seignorie dou faire ou de non
, Latini, Trésor, p. 279. Et de toz ces cas doit avoir li quens [le comte] le [la] sengnorie et le [la] connissance
, Beaumanoir, XXI, 17.
XIVe s. Ma dame, je vous suppli que vous ne m'appelez pas seigneur ; car c'est trop plus biauz nons d'ami ou d'amie ; quar, quant signorie saute en place, amour s'enfuit
, Machaut, p. 136. La concupiscence accroistra grandement et en tant que elle aura dominacion et seigneurie par dessus raison
, Oresme, Éth. 100.
XVe s. Vous devez savoir que rien ne fut espargné des nobles et des seigneuries à faire au couronnement du jeune roi Charles de France
, Froissart, II, II, 74. Et par cas d'aventure, se fit à l'heure une seigneurie en Florence (car ladite seigneurie se change et se mue de deux mois en deux mois)
, Commines, VIII, 19.
XVIe s. Qui en amour veut estre heureux Fault tenir train de seigneurie.
Marot, J. V, 332. Il ouït la voix du roy disant : " Voilà monsieur monseigneur d'Aubigné ; " mais que ceste seigneurie ne lui fust guere de bon goust !
D'Aubigné, Mém. 1588.
ÉTYMOLOGIE
Seigneur ; ital. signoria.