« sacrilége », définition dans le dictionnaire Littré
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sacrilége [1]
- 1Action impie par laquelle on profane les choses sacrées.
La lettre que vous écrivez à votre frère est admirable ; vous aviez très bien deviné : il est dans le bel air par-dessus les yeux, point de Pâques, point de jubilé ; je n'ai trouvé de bon en lui que la crainte de faire un sacrilége
, Sévigné, 42.Deux jeunes hommes d'Acarnanie… étaient entrés avec toute la foule dans le temple de Cérès [lors des grands mystères], ne sachant pas que cela fût défendu ; quoique ce ne fût qu'une faute d'ignorance, ils furent massacrés sur-le-champ comme coupables d'impiété et de sacrilége
, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. VIII, p. 213, dans POUGENS.Si, confondant les choses, le magistrat recherche le sacrilége caché, il porte une inquisition sur un genre d'action où elle n'est pas nécessaire
, Montesquieu, Esp. XII, 4.Par le droit civil des Romains, celui qui enlève d'un lieu sacré une chose privée n'est puni que du crime de vol ; par le droit canonique il est puni de sacrilége
, Montesquieu, ib. XXVI, 8.Les Athéniens ne sont pas plus indulgents pour le sacrilége ; les lois attachent la peine de mort à ce crime, et privent le coupable des honneurs de la sépulture
, Barthélemy, Anach. ch. 21. - 2Toute action contre une personne sacrée, digne de vénération, d'égards.
Il paraît de tout cela que la personne des rois est sacrée, et qu'attenter sur eux c'est un sacrilége
, Bossuet, Politique, III, II, 2.Votre corps, en l'état où Dieu l'a mis, ne peut plus être violé sans sacrilége
, Bossuet, 2e sermon, Pâques, 3.Fig. et familièrement. C'est un sacrilége, ce serait un sacrilége, c'est, ce serait une action qui déparerait une chose à laquelle on attache un grand prix. Ce serait un sacrilége d'abattre ce bel arbre, de retoucher ce tableau.
HISTORIQUE
XIIIe s. Je di que cist hom a fait sacrilege, porce que il embla un cheval dedans le mostier ; ce n'est pas sacrileges, fait li autres, mais larrecins
, Latini, Trésor, p. 477. Encore poton faire sacriliege en autre maniere, si comme aucuns fiert autrui par maltalent en lieu saint
, Beaumanoir, XI, 15.
XVIe s. Que le sacrilege ne soit pire que le larrecin d'un chou de nostre jardin
, Montaigne, II, 11.
ÉTYMOLOGIE
Prov. sacrilegi ; espagn. et ital. sacrilegio ; du lat. sacrilegium (voy. SACRILÉGE 2).