« royal », définition dans le dictionnaire Littré
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royal, ale
- 1Qui appartient, qui a rapport à un roi.
Que si vous me demandez comment tant de factions opposées… ont pu si opiniâtrément conspirer ensemble contre le trône royal
, Bossuet, Reine d'Anglet.Le pape saint Grégoire a donné dès les premiers siècles cet éloge singulier à la couronne de France, qu'elle est autant au dessus des autres couronnes du monde, que la dignité royale surpasse les fortunes particulières
, Bossuet, Reine d'Anglet.Je vis [lors de la mort d'un fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse]… deux victimes royales immoler d'un commun accord leur propre cœur
, Bossuet, Mar.-Thér.Le respect qu'on inspirait aux Perses dès leur enfance pour l'autorité royale, allait jusqu'à l'excès, puisqu'ils y mêlaient de l'adoration, et paraissaient plutôt des esclaves que des sujets soumis par raison à un empire légitime
, Bossuet, Hist. III, 5.Elle eut de quoi satisfaire à sa noble fierté, quand elle vit qu'elle allait unir la maison de France à la royale famille des Stuarts
, Bossuet, Reine d'Anglet.Ces sentiments élevés qui distinguent les âmes royales d'avec les âmes du commun
, Fléchier, Duch. de Mont.Que du bandeau royal sa tête soit ornée
, Racine, Athal. III, 6.De tout le sang royal il ne reste que nous
, Racine, Théb. V, 3.Ces rogatons [les trois Empereurs, le Lion et le Marseillais] pourront amuser votre royal correspondant [le roi de Prusse], à qui je n'écris plus depuis près d'une année
, Voltaire, Lett. Thiriot, 1er mars 1769.Maison royale, tous les princes et toutes les princesses du sang royal.
On écrit d'étranges choses de ces deux sonnets [sonnets qui occupaient les beaux esprits] ; on me mande qu'ils ont partagé la cour ; qu'ils ont divisé la maison royale…
, Guez de Balzac, Dissert. crit. 9.On remarque dans l'Écriture que Dieu donne aux maisons royales certains caractères propres
, Bossuet, Mar.-Thér.Famille royale, les enfants et les petits-enfants du roi régnant ou du roi défunt.
Prince royal, titre de l'héritier de la couronne, dans quelques États.
Altesse royale, titre qui se donne à certains princes et à certaines princesses. Son Altesse royale le duc de… la duchesse de…
Par abréviation on écrit S. A. R.
La ville royale, Paris.
La religion s'intéresse dans ses infortunes [du cardinal de Retz] ; la ville royale s'émeut, et Rome même menace
, Bossuet, le Tellier. - 2Festin royal, banquet royal, festin qu'un monarque fait en certaines occasions solennelles, et où tous les grands officiers remplissent les fonctions de leurs charges.
- 3 Terme d'ancienne chancellerie. Lettres royaux, ordonnances royaux, lettres, ordonnances émanées de l'autorité royale.
Une compagnie qui n'agissait jamais que sur le fondement d'accorder les ordonnances royaux avec la guerre civile
, Retz, IV, 47.Royaux n'est point ici au masculin ; mais, suivant la règle de l'ancienne langue, les adjectifs dérivés des adjectifs latins en is, dont le masculin était semblable au féminin, faisaient aussi les deux genres semblables.
- 4Cas royaux, voy. CAS, n° 2.
- 5Almanach royal, livre contenant, quand la France était un royaume, les noms de la famille royale et des maisons souveraines de l'Europe, et ceux des hommes attachés à la cour et de tous les fonctionnaires civils et militaires.
- 6Il se dit de certains établissements qui étaient sous la protection d'un roi. Le musée royal. La Société royale de Londres.
- 7Digne d'un roi.
Elle eut une magnificence royale ; et l'on eût dit qu'elle perdait ce qu'elle ne donnait pas
, Bossuet, Reine d'Anglet.C'est un royal homme, une royale femme, c'est un homme, une femme dont les excellentes qualités inspirent l'affection et le respect (locution vieillie).
Parbleu, mes amis, voilà une royale femme que Mme Abraham
, D'Allainval, Éc. des Bourg. III, 15. - 8Cour royale, aujourd'hui cour impériale, cour de justice qui prononce sur les appels des tribunaux inférieurs de son ressort.
Chemin royal, route royale, se disait, quand la France était en royaume, des grands chemins, des grandes routes qui mènent d'une ville à une autre et dont l'entretien est à la charge de l'État.
Collége royal, nom des lycées sous la Restauration et sous Louis-Philippe.
Collége royal a été le nom du Collége de France (voy. COLLÉGE).
Hardion aurait dit en grec et en latin, chez le Dauphin, qu'il faut bien se donner de garde de me donner une chaire au collége royal
, Voltaire, Lett. d'Argental, 11 mars 1752. - 9 Terme de fortification. Bastion royal, grand bastion.
Parapet royal, parapet de l'enceinte de la place.
- 10Armée royale, celle qui était en état d'assiéger une place forte, et qui marchait avec du canon.
- 11 Fig. Tigre royal, aigle royal, tigre, aigle de la plus grande espèce.
- 12Herbe royale, la mâche.
- 13Chant royal, ancienne espèce de poésie française, composée de cinq stances de onze vers, dont le dernier sert de refrain ; on y ajoute un envoi de cinq à sept vers, qui a le même refrain.
- 14 Terme d'antiquité. Papier royal, le papier d'Égypte le plus blanc et le plus fin.
- 15 S. m. pl. Les royaux, les troupes royales.
- 16 S. m. pl. Terme de marine. Se dit quelquefois des cacatois et des papillons.
- 17 S. m. Un royal, monnaie d'or frappée sous Philippe le Bel et ses successeurs.
- 18Marbre de Belgique dont le fond est rouge, mélangé de blanc et quelquefois de bleu.
- 19 S. f. Royale, religieuse reçue gratis dans une abbaye, et nommée par le roi, dans certaines circonstances.
- 20Variété de pêche, de prune, de laitue et de rose, de qualité supérieure.
- 21Grosse royale, petite royale, se dit, chez les fondeurs, de deux espèces de petit plomb.
- 22À la royale, à la manière royale.
Une personne vêtue de blanc, et par-dessus à la royale, belle, blonde et fort éclatante, l'appela [le maréchal ferrant qui avait eu des révélations] par son nom
, Saint-Simon, 68, 120.Le roi d'Israël et le roi de Juda étaient… chacun sur son trône, vêtus à la royale
, Voltaire, Phil. Bible, les Rois, Élie. - 23À la royale, se disait d'une manière d'apprêter certains mets. Bœuf à la royale.
Il se dit aussi d'autres choses que la cuisine. Un décroteur à la royale, Du talon gauche estropié, Obtint pour grâce spéciale, D'être boiteux de l'autre pied, Épigr. contre les miracles de Saint-Médard.
HISTORIQUE
XIIe s. Cil de saint Waleri Renals i est venuz ; Henris li fiz Gerold, qui ert des reaus drus [ami]
, Th. le mart. 55. Et ore si veirement cume Deu vit, ki m'ad assis et afermed al sied real mun pere David
, Rois, p. 230.
XIIIe s. Mal semble que je soie de lignage roial
, Berte, XXVI. Et quant li roial l'apierchurent, si li coururent sus et le navrerent moult durement
, Chr. de Rains, 140. Ne te chaut de grand maison ; car en petite maison pues tu [tu peux] mener roial vie
, Latini, Trésor, p. 442.
XIVe s. Et ly autre s'enfuient hors du palais royel
, Hugues Capet, V. 932.
XVe s. Leur sire [des Flamands] qui avoit esté nourri entre les royaux de France
, Froissart, I, I, 310. Descendue de royal lignée
, Froissart, I, I, 17. Ne demoura gueres que li roy Gadifer fut apporté illec à très grant honneur ; car il n'y eut celui qui le vist, qui ne lui fist la reverence royalle [s'agenouiller]
, Perceforest, t. IV, f° 6.
XVIe s. À tout le moins vous y vueille esmouvoir Royal promesse, en qui toute asseurance Doit consister
, Marot, II, 107. La grandeur royale et les façons de prince qu'il avoit de nature
, Amyot, Agésil. 1. Depuis, Lysander espia tousjours les moyens de faire oster aux deux maisons royales le privilege qu'elles avoient de la royauté
, Amyot, ib. 11. Ceux qui avoient moyen portoient des royales [sorte de vêtement], mais les gens de pieds furent contraints de les laisser, ou rougner, car à tous coups les esperons s'engagoient dedans et faisoient faire des parterres
, D'Aubigné, Faen. IV, 3. On se demandoit : Estu de la ligue ? Es-tu roial ?
D'Aubigné, Hist. III, 275. L'autre faict le royal, et, flattant les deux parts, Veut trahir les Bourbons et tromper les Guisards
, D'Aubigné, Tragiques, Princes. J'aime à coucher dur et seul, voire sans femme à la royale, un peu bien couvert
, Montaigne, t. III, p. 569, dans LACURNE.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, royau voie, grand chemin ; provenç. reial, rial ; espagn. et portug. real ; ital. regale, reale ; du lat. regalis, de rex, roi.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ROYAL. Ironiquement. Qui est du plus haut degré. Galimatias royal
, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.
Deniers royaux se disait, dans l'ancienne monarchie, de tous les deniers qui se levaient sur le Languedoc pour être versés directement dans les caisses royales, ou pour acquitter, dans la province même, à la décharge du roi, les diverses dépenses ordonnées par le gouvernement, Jules Loiseleur, le Temps, 27 oct. 1876, 3e page, 4e col.