« rouvrir », définition dans le dictionnaire Littré

rouvrir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

rouvrir

(rou-vrir) v. a.

Il se conjugue comme ouvrir.

  • 1Ouvrir de nouveau. Claude même, lassé de ma plainte éternelle, Éloigna de son fils tous ceux de qui le zèle Pouvait du trône encor lui rouvrir les chemins, Racine, Brit. IV, 2. À ses cris, à nos voix elle rouvre les yeux, Voltaire, Olymp. IV, 8. La passion de rouvrir cette source d'opulence [la culture de Saint-Domingue où les indigènes avaient été anéantis] inspira la pensée d'aller chercher des esclaves en Afrique, Raynal, Hist. phil. XII, 8. Fils d'Anchise, pourquoi, souillant des mains si pures, Viens-tu troubler mon ombre et rouvrir mes blessures ? Delille, Én. III.

    Fig. Rouvrir une plaie, une blessure, renouveler un chagrin. Quand je devrais rouvrir toutes les plaies de votre cœur, Bossuet, Louis de Bourbon. Hélas ! suis-je destiné à rouvrir toutes les plaies de votre famille ? et de combien de morts faut-il vous renouveler le souvenir à l'occasion d'une seule ? Fléchier, Duch. de Montaus. Elle sentit qu'il rouvrait toutes les plaies de son cœur, Fénelon, Tél. VII.

  • 2Se rouvrir, v. réfl. S'ouvrir de nouveau. Les défauts de l'âme sont comme les blessures du corps ; quelque soin qu'on prenne de les guérir, la cicatrice paraît toujours, et elles sont à tout moment en danger de se rouvrir, La Rochefoucauld, Réfl. mor. n° 194. Le sérail à ma voix pourra-t-il se rouvrir ? Voltaire, Zaïre, II, 1. Cette porte [du paradis] ne se rouvrira plus pour moi, Genlis, Théât. d'éduc. Mort d'Adam, III, 1.

HISTORIQUE

XVIe s. Et fermera ses greniers lors que le prix du bled se ravalera, pour les reouvrir quand il sera à prix raisonnable, De Serres, 137. Il se fit une nouvelle fluxion et inflammation sur la cicatrice, en sorte qu'elle se rouvrit, Paré, XIII, 9.

ÉTYMOLOGIE

Re…, et ouvrir ; wallon, ridrovi.