« recours », définition dans le dictionnaire Littré
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recours
- 1Action par laquelle on recherche le secours de quelqu'un ou de quelque chose.
Les affligés ont en leurs peines Recours à pleurer
, Malherbe, V, 9.Lui qui n'était novice au métier d'assiégeant, Eut recours à son sac de ruses scélérates
, La Fontaine, Fabl. X, 18.Le fier Arbogaste se tua lui-même, plutôt que d'avoir recours à la clémence du vainqueur, que tout le reste des rebelles venait d'éprouver
, Bossuet, Hist. I, 11.Ils eurent recours à M. de Lamoignon comme à un homme incorruptible
, Fléchier, Lamoignon.Mme la Dauphine eut recours aux remèdes de l'âme, dans le temps qu'elle méprisait ceux du corps
, Fléchier, Dauphine.Toujours les scélérats ont recours au parjure
, Racine, Phèdre, IV, 2.Je vois que c'est toujours à vous que les infortunés doivent avoir recours
, Voltaire, Lett. Damilaville, 24 juin 1767.Le duc de Noailles eut recours, en 1716, à l'établissement d'une chambre de justice contre les financiers
, Voltaire, Hist. parl. LX. - 2Refuge, ressource.
Belle âme Qui fus de mon espoir l'infaillible recours
, Malherbe, VI, 11.Le maître ne trouva de recours qu'à crier Contre ses gens, son chien : c'est l'ordinaire usage
, La Fontaine, Fabl. XI, 3.Les pleurs furent son seul recours
, La Fontaine, Coupe.Dans un si noir chagrin leur sombre inquiétude Ne voit d'autre recours que le métier de prude
, Molière, Tart. I, 1.Le sénat alors, dit Cicéron, était le recours et l'asile des rois, des peuples, des nations
, Rollin, Traité des Ét. 3e part. ch. 2.Dans les asiles saints, il y a plus de recours ; dans le monde, plus de périls
, Massillon, Prof. relig. 3.Réduit, hélas ! à vivre en sage, Ne l'ayant pas été toujours, Et ne l'étant qu'en mon vieux âge, La retraite est mon seul recours
, Voltaire, Lett. en vers et en prose, 152. - 3 Terme de droit. Action en garantie. Recours contre les endosseurs.
Recours en cassation, pourvoi en cassation.
Recours en grâce, demande adressée au souverain pour obtenir la remise ou la commutation d'une peine.
- 4 Terme rural. Un des membres du cep de troisième année, qu'on taille à un œil.
- 5Ancien terme de monnaie. Recours de la pièce au marc et du marc à la pièce, le rapport exact qui doit être entre le nombre des pièces et le poids du marc ; ce qui se vérifie par les gardes, en pesant les espèces pièce à pièce au trébuchet.
REMARQUE
Quand recours signifie l'action par laquelle on recherche de l'assistance, du secours, il se met toujours sans prépositif : J'ai recours à Dieu. Dans le sens de refuge, on l'accompagne de prépositifs : Tout mon recours est en Dieu. Dieu est mon seul recours. Il en est de même dans le sens d'action en garantie : on ne dit pas : j'aurai recours contre vous ; mais, j'aurai mon recours contre vous.
HISTORIQUE
XIIIe s. S'or voleiz paradix avoir, Si secoreiz la terre sainte, Qui est perdue à ceste empainte, Qui n'a pas un an de recours, S'en l'an meïsmes n'a secours
, Rutebeuf, 113.
XIVe s. L'en puet [peut] avoir recours à la [cure] palliative
, H. de Mondeville, f° 80 bis.
XVe s. Le duc de Sombresset, anglois… estoit venu en France à recours et refuge du roy Charles
, Monstrelet, t. III, p. 91, dans LACURNE. Car mon recours J'ai en espoir, en qui me fie, Et en vous, belle, seulement, Car jamais je ne vous oublie
, Orléans, Bal. 14. Seoir, veillier, avoir aux dez recours, Rebanqueter, c'est la vie des cours
, Deschamps, Vie dissipée.
XVIe s. Et vous supply, m'amie et mon recours, Belle en qui gist ma mort, ou mon secours…
, Marot, I, 353. Certes, amis, qui cherchez mon recours [salut]…
, Marot, I, 260. Sa maison estoit une retraitte et un recours pour tous ceulx qui venoient de la Grece à Rome
, Amyot, Lucul. 83.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. recors ; espagn. ricurso ; ital. ricorso ; du lat. recursus, de recurrere, recourir.