« ravager », définition dans le dictionnaire Littré
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ravager
- 1Porter le ravage.
Provinces que nos ennemis avaient déjà ravagées dans le désir et dans la pensée, vous avez encore recueilli vos moissons
, Fléchier, Turenne.M. de Louvois veut qu'on aille en Allemagne, et qu'on ravage sans pitié le Palatinat
, Maintenon, Lett. à Mme de St-Géran, 4 nov. 1688.Ils [les Goths] ravagèrent tout depuis le Danube jusqu'au Bosphore, exterminèrent Valens et son armée, et ne repassèrent le Danube que pour abandonner l'affreuse solitude qu'ils avaient faite
, Montesquieu, Rom. 17.Il se dit des fléaux atmosphériques.
Il aura passé comme un torrent pour ravager la terre, et non comme un fleuve majestueux pour y porter la joie et l'abondance
, Massillon, Pet carême, Tent. grands.Il se dit aussi des maladies. La peste ravageait l'Italie.
- 2En général, faire beaucoup de mal.
Si dans les droits du roi sa funeste science, Par deux ou trois avis n'eût ravagé la France
, Boileau, Sat. I.On traitait rigoureusement les rois qui, au lieu d'être bons et vigilants pasteurs des peuples, n'avaient songé qu'à ravager le troupeau comme des loups dévorants
, Fénelon, Tél. XVIII.Le même corps de magistrature [où tous les pouvoirs sont réunis] a, comme exécuteur des lois, toute la puissance qu'il s'est donnée comme législateur ; il peut ravager l'État par ses volontés générales…
, Montesquieu, Esp. XI, 6.
SYNONYME
RAVAGER, DÉVASTER. Ravager, dans lequel est le radical du latin rapere et rapina, exprime l'impétuosité et l'instantanéité de l'action. Dévaster, qui signifie proprement rendre vaste, c'est-à-dire désert, exprime une action étendue à une contrée où on ne laisse rien subsister, ni hommes ni choses.
HISTORIQUE
XVe s. Je Guillaume tiens et advoue à tenir le droict de prandre et ravager [lever un impôt] par droict de jussion et de juridiction jusques à sept solz sur tous ceulx qui…
, Du Cange, ravale.
XVIe s. Cleomenes se meit en fantaisie de l'aller ravager [Mégalopolis] ; car il n'est rien à quoy ressemble mieux la soudaineté de cest exploit, dont personne ne se fut jamais doubté, qu'à un ravage
, Amyot, Agis et Cléom. 53. Ils ont entré aux eglises et ravagé en icelles ce qu'ils ont peu prandre et voller
, Carloix, VIII, 11.
ÉTYMOLOGIE
Ravage ; wallon, ravagi.