« palefroi », définition dans le dictionnaire Littré

palefroi

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

palefroi

(pa-le-froi) s. m.
  • Cheval de parade. On distinguait anciennement les chevaux en destriers, qui étaient les chevaux de bataille ; en palefrois, qui étaient des chevaux de marche ordinaire pour les voyages ; et en roussins, qui étaient les chevaux de somme et de travail. Mais sur son palefroi s'avance un chevalier Beau, jeune, et précédé de son noble écuyer, Delille, Imag. IV.

    Il se disait surtout des chevaux que montaient les dames.

HISTORIQUE

XIe s. Vus n'i arez palefreid ne destrer, Ch. de Rol. XXX.

XIIe s. Nis [même] dous feiz descendirent jus des palefreiz cras, E dous feiz remunterent, que tuit dirent : c'est gas [moquerie], Th. le mart. p. 114.

XIIIe s. [Ils] Orent Berte montée sur un palefroy bai, Berte, VII. Et moult i gaagnierent chevaus et roncins et palefrois et muls et tentes et paveillons, Villehardouin, LXV, . Atant guerpissent les palefrois, si sont es destriers monté, H. de Valenciennes, VII. …Li autre [chevaux] sont palefroi por chevauchier à l'aise dou cors, Latini, Trés. p. 241.

XIVe s. L'aumosnier, trois chevaux, palefroy, sommier et roncin ; pour palefroy, 24 livres, sommier, 16, et roncin 10 livres parisis, Ordonnance, 20 nov. 1346.

XVe s. Quand ces trois batailles furent ordonnées… le roi d'Angleterre monta sur un petit palefroy, un blanc baston en sa main, Froissart, I, I, 284. Et estoit appelé ce brigand Bacon ; et estoit tousjours bien monté de bons coursiers, de doubles roncins et de gros palefrois, Froissart, I, I, 324. Lors [il] appela ung escuyer qui vint vers luy, et lui dist le roy : Va, si me fais amener deux beaux coursiers et les armes pour deux chevaliers, et les presente de par moy à ces deux chevaliers qui cy sont, et fais amener deux palefrois que tu presenteras à ces deux bourgeois, Perceforest, t. I, f° 94.

ÉTYMOLOGIE

Prov. palafre, palafrei ; anc catal. palafré ; espagn. palafren ; portug. palafrem ; ital. palafreno ; bas-lat. parafredus ; du lat. paraveredus, cheval de poste, mot hybride παρὰ, à côté, et veredus, cheval de service : proprement cheval accessoire, de surplus. On fait venir veredus de vehere, traîner, et rheda, voiture.