« pailler », définition dans le dictionnaire Littré
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pailler [1]
- 1La basse-cour d'une métairie, où il y a de la paille, du foin, etc.
En mon pailler rien ne m'était resté, Depuis deux jours la bête a tout mangé
, La Fontaine, Faucon.La peur de se ruiner est [pour Ch. de Sévigné] un prétexte au goût breton ; il ne l'a eu que depuis qu'il a contemplé Tonquedec sur son pailler de province
, Sévigné, 13 mars 1680.Fig. Il est bien fort sur son pailler, c'est-à-dire dans le lieu qu'il habite, près de ceux qui peuvent le soutenir.
Je crois qu'il est difficile de contester sur son pailler un homme qui a tous les jours des expériences [il s'agit d'un médecin des eaux]
, Sévigné, 27 sept. 1687.Je voudrais que les gens qui sont si fiers et si rogues sur leurs paillers [les juges de Calas, de Sirven, du chevalier Labarre], voyageassent un peu dans l'Europe, qu'ils entendissent ce que l'on dit d'eux, qu'ils vissent au moins les lettres que les princes éclairés écrivent sur leur conduite
, Voltaire, Lett. Chardon, 5 avr. 1767.Chaque art a ses avantages : lorsque la peinture attaquera la poésie sur son pailler, il faudra qu'elle cède ; mais elle sera sûrement la plus forte, si la poésie s'avise de l'attaquer sur le sien
, Diderot, Salon de 1767, t. IX, p.126, ID. 1821.On dit dans le même sens : c'est un coq sur son pailler.
- 2Léger hangar sous lequel on conserve, dans le Midi, la paille entassée.
- 3La meule même formée avec des gerbes de paille.
- 4 Adj. Pailler, paillère, qu'on nourrit sur le pailler. Chapon pailler. Poularde paillère.
HISTORIQUE
XIIIe s. Et les poucins et les gelines, Qui erent lez un tas d'espines En un paillier où il gratoient
, Ren. 4991.
XIVe s. Les malars [canards mâles] de riviere ont les piés rouges, et ceulx de paillier les ont jaunes
, Ménagier, II, 4. Nous connoissons que tous les houstes reseanz et demorenz en la terre St Nicolas à Courbeville peuvent et pourront maitre et ouster leurs pailliers et fumiers pourir en touz nos chemins
, Du Cange, paillerium.
XVe s. Lesquels compaignons sont coustumiers de prendre les feurres es gerbiers ou pailliers qu'ilz treuvent près du rivaige du Rosne
, Du Cange, ib.
XVIe s. Ceux qui ne sont accommodés de greniers à fourrage, à l'imitation des gerbiers, entassent leurs pailles en paillers, ronds, bar-longs…
, De Serres, 133.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. palhier, paillier ; catal. paller ; portug. palheiro ; ital. pagliaio ; du lat. palearium, de palea, paille.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1. PAILLER. Ajoutez :Le fermier n'a pas la libre disposition des paillers ; il ne peut ni les vendre, ni en faire du glui ; à la fin de son bail, il est tenu de les laisser à celui qui le remplace, lequel est lui-même obligé de les utiliser comme engrais, H. Moisy, Noms de famille normands, p. 338.