« pénible », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
pénible
- 1Qui donne de la peine, de la fatigue. Travail, entreprise pénible.
Et moi, sur ce sujet loin d'exercer ma plume, J'amasse de tes faits le pénible volume
, Boileau, Épître VIII.Pensez-vous que ces cœurs, tremblants de leurs défaite, Fatigués d'une longue et pénible retraite…
, Racine, Mithr. III, 1.J'ai su, par une longue et pénible industrie, Des plus mortels venins prévenir la furie
, Racine, ib. IV, 5.Il n'y a point au monde un si pénible métier que de se faire un grand nom
, La Bruyère, II.Style pénible, style où le naturel manque, défaut des auteurs qui traitent un sujet auquel la nature ne les a pas rendus propres.
L'ennui d'un dialogue pénible, lâche et diffus
, Grimm, Corresp. t. IV, p. 294. - 2Il se dit aussi de ce qui cause une peine morale.
Si nos sens ne s'opposaient pas à la pénitence… il n'y aurait en cela rien de pénible pour nous
, Pascal, Pens. XXIV, 61, éd. HAVET.Lorsqu'il faut souffrir une longue et pénible langueur
, Fléchier, Dauphine.Tout doit tendre au bon sens ; mais, pour y parvenir, Le chemin est glissant et pénible à tenir
, Boileau, Art p. I.Il régit quelquefois à devant un infinitif. Cela est pénible à dire.
Un trône est plus pénible à quitter que la vie
, Racine, Théb. III, 4.Avec le verbe être employé impersonnellement, il régit de : Il est pénible de se quitter.
Vous qui ne connaissez qu'une crainte servile, Ingrats, un Dieu si bon ne peut-il vous charmer ? Est-il donc à vos cœurs, est-il si difficile, Et si pénible de l'aimer ?
Racine, Athal. I, 4.
HISTORIQUE
XIIIe s. Penible [dur à la peine]
, Partonop. v. 9356.
XIVe s. La quelle chose avoit esté hastivement faite par crainte de une loy et d'une ordonnance penible [qui inflige une peine]
, Bercheure, f° 21, verso.
XVe s. Preudons seras, poures, penibles [laborieux, qui se donne du mal]
, Deschamps, Poésies mss. f° 525.
XVIe s. Une occupation non penible ny ennuyeuse
, Montaigne, I, 282. La conscience qui nous tourmente de plusieurs imaginations penibles
, Montaigne, II, 45. Selon le naturel de toutes choses dont les plus precieuses sont les plus penibles à garder
, De Serres, 227.
ÉTYMOLOGIE
Peine. On donne encore à pénible le sens de dur à la peine, dans le Midi. Le provençal disait penable dans le sens où nous disons pénible.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
PÉNIBLE. Ajoutez :Il est certain qu'il y a des âmes qui sont pénibles, St-Cyran, dans STE-BEUVE, Port-Royal, t. I, p. 461, 3e éd.