« offrande », définition dans le dictionnaire Littré
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offrande
- 1Don offert sur les autels, dans les temples, dans les églises.
Nous avons par trois fois imploré leur secours, Par trois fois redoublé nos vœux et nos offrandes
, Corneille, Œdipe, I, 6.De toute autre victime [qu'Iphigénie] il [le dieu] refuse l'offrande
, Racine, Iphig. III, 5.Il est venu faire ses offrandes au temple
, Fénelon, Tél. IV.S'il [le ciel] est juste, faut-il, pour le rendre propice, Que j'aille teindre les ruisseaux, Dans l'offrande d'un sacrifice, Du sang innocent des taureaux ?
Chaulieu, à Lafare.La reine sans ceinture, un pied sans brodequin, Déjà tient son offrande en sa tremblante main
, Delille, Én. IV.Fig.
Autant d'hommages qu'on rendait à son rang ou à sa vertu, étaient autant d'offrandes qu'elle faisait intérieurement à Jésus-Christ crucifié
, Fléchier, Marie-Thér.Présentez à nos dieux des offrandes de pleurs
, Voltaire, Œdipe, I, 3. - 2Ce qu'on donne au prêtre qui officie solennellement, et qui en même temps fait baiser en signe de paix une patène à la personne qui se présente.
Ils [les manichéens] fréquentaient les églises, allaient à l'offrande, se confessaient
, Bossuet, Var. 11.Lorsqu'il fallut aller à l'offrande, il [Théodose] se leva, s'avança vers l'autel, où il offrit ses dons comme il avait accoutumé
, Fléchier, Hist. de Théodose, IV, 11.C'est une belle chose de voir le compère cardeur et le menuisier gaillard avec la robe rouge comme un président, donner des arrêts et aller les premiers a l'offrande ; vous ne voyez pas cela à Paris
, Racine, lett. à Levasseur, 24 nov. 1661.Une pauvre femme fort âgée et qui n'avait rien à donner, porta un jour un petit chat à l'offrande, disant qu'il était de bonne race, et qu'il servirait à prendre les souris de la sacristie
, Saint-Foix, Ess. Paris, Œuv. t. IV, p. 358, dans POUGENS. - 3Tout ce qu'on offre à quelqu'un pour lui prouver son dévouement.
Si je me dispense ici de m'étendre sur les belles et glorieuses vérités qu'on pourrait dire d'elle [Son Altesse le frère du roi], c'est par la juste appréhension que ces grandes idées ne fissent éclater encore davantage la bassesse de mon offrande
, Molière, Éc. des mar. Épître dédic.Par compliment. Veuillez bien agréer l'offrande de mes vœux.
PROVERBES
Vous allez trop vite à l'offrande, vous ferez choir M. le curé, se dit pour reprocher à quelqu'un une précipitation maladroite.
À l'offrande qui a dévotion, l'offrande est à dévotion, se dit quand on invite à quelque cotisation volontaire, et aussi pour signifier tout ce qu'il est libre de faire ou de ne pas faire.
À chaque saint son offrande, c'est-à-dire il faut rendre des civilités, faire des cadeaux à tous ceux qui ont quelque pouvoir en une affaire. On dit aussi : à petit saint petite offrande.
REMARQUE
OFFRANDE, OBLATION. L'oblation est l'action d'offrir ; et l'offrande est la chose qui doit être offerte.
HISTORIQUE
XIe s. Mult grand ofrendes [ils] metent par ces moustiers
, Ch. de Rol. CCLXXXII.
XIIe s. E li reis fist ses offerendes et ses oblatiuns
, Rois, 141.
XIIIe s. Lors dist Renart : encore y a Plus riche offrende en un lardier, Se dant Bruns m'en voloit aidier
, Ren. 9149. Venez avant ; passez grant pas ; Gardez que ne resanblez pas Vilain qui va à offerande
, Rutebeuf, II, 88.
XVe s. Durant le temps que Girard servoit et estoit present, ils ne se montroient ne apparoient, sachant de vrai qu'il alloit devant eux à l'offrande [qu'il avait le pas sur eux et était le mieux venu de la belle]
, Louis XI, Nouv. XXVI.
XVIe s. N'attens donc plus autres honneurs, offranes, ne sacrifices de moy
, Amyot, Anton. 107.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. offerenda, ufrenna ; espagn. ofrenda ; ital. offerenda ; du lat. offerendus, qui doit être offert, de offerre, offrir.