« nôtre », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
nôtre
- 1Adj. poss. qui a le même sens que le précédent, mais s'emploie sans substantif et avec l'article défini le, la, les.
Pour votre bien et pour le nôtre
, Voiture, Poés. Œuvr. t. II, p. 200.Si… Je n'aimais mieux juger sa vertu par la nôtre
, Corneille, Pomp. V, 1.Ses intérêts sont-ils plus sacrés que les nôtres ?
Racine, Bérén. IV, 5.Nous ne concevons pas qu'on puisse avoir d'autres idées que les nôtres, parce que nous n'en avons jamais eu d'autres nous-mêmes
, Condillac, Art de pens. II, 1. - 2Il s'emploie aussi sans article, mais alors il ne se place qu'après le substantif, et le plus souvent après le verbe. Ces effets sont nôtres.
Vous serez toute nôtre
, Corneille, Hor. I, 3.Et n'appréhendez plus l'interruption nôtre
, Molière, le Dép. II, 7.Le concile de Trente reconnaissait bien que les mérites de Jésus-Christ et de sa passion étaient rendus nôtres par la justification
, Bossuet, Variat. III, § 34. - 3 S. m. Le nôtre, ce qui est à nous. Nous défendons le nôtre.
Il n'y va rien du nôtre, nous ne courons aucun risque.
Quand je ferai, disait-elle, ce tour, Qui l'ira dire ? il n'y va rien du nôtre
, La Fontaine, Orais.En tout ceci, madame, il ne va rien du nôtre ; Quoi qu'il puisse arriver, nous aurons l'un ou l'autre
, Regnard, les Ménechmes, V, 6. - 4Ce qui vient de nous. Ne mettons rien du nôtre dans le compte que nous avons à rendre.
Il m'a conté en détail toute l'histoire de cette province… en récompense, je lui ai donné du nôtre, et cet échange a fait de grandes conversations
, Sévigné, 20 sept. 1675.Si vous ne me parliez de vous et de vos occupations, je ne vous donnerais rien du nôtre, et ce serait une belle chose que notre commerce
, Sévigné, 5 janv. 1676.Vous avez reçu la grâce au baptême… nous n'y avons rien contribué du nôtre, et Dieu s'est montré si facile qu'il a même accepté pour nous les promesses de nos parents
, Bossuet, Sermons, Rechutes, 2.Pour moi, je ne sais rien ; n'attendez rien du nôtre
, Racine, Plaid. II, 14. - 5 S. m. pl. Les nôtres, ceux qui sont de notre famille, nos parents. Nous et les nôtres.
Ceux qui sont de notre pays, de notre parti, de notre compagnie.
Il y avait eu une sortie des ennemis, qui d'abord firent reculer les nôtres
, Pellisson, Lett. hist. t. III, p. 382, dans POUGENS.Tout est déjà commandé pour cela ; il faut que tu sois des nôtres, et Finette aussi
, Boissy, le Français à Londres, 6.Quoi ! mon oncle, c'est vous ? mon cher oncle est des nôtres !
Piron, Métrom. III, 9. - 6 S. f. pl. Les nôtres, nos folies, nos farces ; usité seulement dans cette locution familière : Nous avons bien fait des nôtres, c'est-à-dire nous avons fait beaucoup de folies.
HISTORIQUE
Voy. NOTRE.
ÉTYMOLOGIE
Notre. Quant à la différence entre notre et nôtre, celui-ci représente exactement nostre, tandis que notre s'est abrégé, parce qu'il est enclitique.