« mi », définition dans le dictionnaire Littré
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mi [1]
- 1Joint à un adjectif, il équivaut à demi, qui est plus usité en ce cas.
Par force les chassant mi-morts de ses maisons
, Régnier, Sat. X.Mi-parti, voy. MI-PARTI.
- 2Joint à des substantifs, il ne s'emploie qu'adverbialement avec la préposition à, sans article. Cette poutre ne porte qu'à mi-mur. Des confitures à mi-sucre. Elle est accouchée à mi-terme.
Pour fournir au projet que forme un seul esprit, Il faudrait quatre corps ; encor loin d'y suffire, à mi-chemin je crois que tous demeureraient
, La Fontaine, Fabl. VIII, 25.Les soldats sont dans la tranchée dans la boue jusques à mi-jambe
, Pellisson, Lett. hist. t. III, p. 327, dans POUGENS.Le château, monsieur, est à mi-côte
, Dancourt, Mme Artus, I, 5.Vapeur diaphane à fleur d'eau et à mi-montagne
, Chateaubriand, Ital. Pouzzoles et la Solfatara.En parlant de tissus, on peut supprimer la préposition à. Une étoffe mi-fil et mi-coton.
Dans ce cas, mi sert quelquefois elliptiquement pour les deux substances. Une étoffe mi-fil et coton.
Elle [une chenille] en forma une coque, dont le tissu mi-soie et poils était si mince qu'il ne dérobait pas la vue de l'intérieur
, Bonnet, Observ. 25e, Insectes. - 3Joint au mot carême ou aux noms des mois ; dans ce cas, ces mots reçoivent l'article féminin, quoique tous soient masculins. La mi-juin. La mi-octobre. La mi-carême.
Il vous ira voir après la mi-août (prononcez mi-oû)
, Sévigné, 67.Mi-mai, queue d'hiver (dicton proverbial).
La mi-carême, le jeudi de la troisième semaine du carême, qui est à peu près à la moitié du carême.
- 4Mi entre en composition dans quelques mots : midi, parmi.
HISTORIQUE
XIe s. Tute la teste [il] lui a par mi sevrée
, Ch. de Rol. CV.
XIIIe s. Lors le coronerent à empereour un diemenche après la feste Madame Sainte Marie, en mi-aoust, en l'eglise Sainte-Sophie
, Villehardouin, CLIV. Nous la partirons par mi, si en prendrés la moitié et nous l'autre
, Villehardouin, XLIX. Quant nous feumes alé jusques en mi le flum, si trouvames terre, là où nos chevaus pristrent pié
, Joinville, 224. Et li prés sunt en deffense puis mi-mars dusques adont qu'il sunt fauquié [fauchés]
, Beaumanoir, LII, 3.
XVIe s. Il y en eut mille qui par lascheté de cueur s'en retournerent de my chemin tout court
, Amyot, Timol. 35. Voulant la my aoust colloquer en may
, Rabelais, Pant. III, 33. L'heure de myjour est passée, aprèz laquelle nous deffendent noz sacrés decretales messes chanter
, Rabelais, Pant. IV, 49. Je y vids la my quaresme à cheval ; la my aoust et la my mars luy tenoyent l'estaphe
, Rabelais, ib. V, 30. À mi-saison
, Lanoue, 438. Estans devenus sages à mi chemin de leur folie
, Lanoue, 165.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, mé, mi, fém. mèie ; provenç. mey, mei ; norm. en mi les champs, au milieu des champs ; du lat. medius ; allem. mitten ; goth. midja ; isl. midia ; sanscr. madhya.