« marmouset », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
marmouset
- 1Petite figure grotesque.
Chamos, Maloch, Belphégor, Astarot, Baal-Zébuth, et autres marmousets
, Voltaire, Phil. Déf. mil. Bolingbroke. XVI.Les marmousets de Laban, les manitous des sauvages
, Rousseau, Ém. IV.Le Cafre tira d'un lambeau de pagne… un petit marmouset de bois
, Bernardin de Saint-Pierre, Notes s. la Ch. ind. - 2Marmouset, visage de marmouset, petit garçon, petit homme mal fait ou non.
Quel marmouset [en parlant d'Ésope] !
Boursault, Fables d'És. I, 1.Si cet homme [aussi grand que le mont Athos] avait la vue assez subtile pour vous découvrir quelque part sur la terre, avec vos armes offensives et défensives, que croyez-vous qu'il penserait de petits marmousets ainsi équipés, et de ce que vous appelez guerre, cavalerie, infanterie… ?
La Bruyère, XII.Il sera fête demain, les marmousets sont aux fenêtres, se dit quand on voit beaucoup de gens aux fenêtres ; locution tirée sans doute de ce que, les marmousets étant des statuettes de saints, on les mettait, dans les fêtes, aux fenêtres.
- 3 Par mépris, jeune homme sans conséquence.
Faut-il qu'un marmouset, un maudit étourneau…
, Molière, Sgan. 9.Quoi donc ! ce marmouset Avec son poil blondin transplanté sur sa tête Vous plairait pour époux ?
Montfleury, Femme juge et partie, II, 4.C'était [Cornélie, la femme de Pompée], à ce que dit l'histoire, une assez sotte petite personne qui ne se mêla jamais de rien ; Corneille a très bien fait de l'ennoblir ; mais je ne puis souffrir qu'elle traite César comme un marmouset
, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 26 juill. 1764.Prendre ces marmousets-là pour des personnages puisqu'ils en ont la manie [d'être des personnages]
, Diderot, Lett. à la comt. de Forbach, Œuv. t. III, p. 450, dans POUGENS.La conspiration des marmousets, conspiration de jeunes seigneurs, en 1737, pour renverser le ministère du cardinal de Fleury.
- 4Espèce de chenet de fonte, en forme de prisme triangulaire, dont une extrémité est ornée d'une figure quelconque.
HISTORIQUE
XIVe s. À Paris un encontra o [avec] la compagnie de aucuns compaignons un autre en la rue des marmouses
, H. de Mondeville, f° 99.
XVe s. Je n'ai vu nul haut seigneur qui n'eust son marmouset, ou de clergé ou de garçons montés par leurs jengles et par leur bourdes en honneur
, Froissart, II, III, 27. À marmousetz et mariottes, Je crie à toutes gens merci
, Villon, Ball. où il crie merci.
ÉTYMOLOGIE
À Paris, la rue des marmousets s'appelait, dans les titres latins, vicus marmoretorum, à cause de petites figures en marbre qui s'y trouvaient. Marmouset vient donc de marmoretum, de marmor, marbre (voy. ce mot) : marmoret, et, suivant la prononciation des Parisiens qui changeaient l'r en z, marmozet, marmouzet. La forme latine écarte toute possibilité de rattacher marmouset à l'ancien français merme, très petit, et sans doute aussi à marmot, marmaille, etc. Il y avait anciennement un verbe marmuser, marmouser (Berry, marmouser, marmuser), parler entre les dents, un substantif marmouserie, tristesse, mélancolie ; il ne paraît pas qu'ils aient rien de commun avec marmouset ; ils viennent peut-être de la particule mar, et de muser, ou du latin mussare, marmotter : On en marmuse dans Paris, la prison de M. Dassoucy, etc. Paris, 1674, dans FR. MICHEL, Argot, in-12, p. 51.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
MARMOUSET. - ÉTYM. À la fin, Ajoutez : Dans Fierabras, un Sarrasin se nomme Marmucet : XIIIe s. Quant tant ot Floripas à nos barons parlé, Son canberlenc apele
, Marmucet de Goré, V. 2131. Marmucet paraît être le même que Marmouset. Au reste marmouset latinisé se trouve dans un texte latin du XIIIe siècle. Multi sunt scolares similes marmosetis qui semper magistro suo legenti assistunt… tamen quia cor et attentionem ad doctrinam magistri nequaquam apponunt, ideo, licet in scolis diu fuerint, nihil sciunt,
, De oculo morali, ouvrage attribué à Pierre de la Sepieyra, mss. lat. Bibl. nat. n° 3234, f° 38, verso. Marmoseti ce sont de petites figures sculptées auxquelles l'auteur compare les élèves qui n'entendent rien.