« licorne », définition dans le dictionnaire Littré

licorne

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

licorne

(li-kor-n') s. f.
  • 1Quadrupède qu'on représente avec le corps d'un cheval et la tête d'un cerf, mais avec une seule corne, et qui n'a pas d'existence réelle. Son écusson a des licornes pour supports. Les cornes données pour cornes de licornes se sont trouvées être des cornes d'antilope oryx, ou, le plus souvent, des cornes de la licorne de mer ; elles passaient pour être un contre-poison universel, soit en parcelles, soit en vase ; c'est ce qui faisait qu'elles se vendaient si cher. Les licornes descendront avec eux, et les taureaux avec les plus puissants d'entre eux, Sacy, Bible, Isaïe, XXXIV, 7. Cornes cela ! vous me prenez pour cruche ; Ce sont oreilles que Dieu fit. - On les fera passer pour cornes, Dit l'animal craintif, et cornes de licornes, La Fontaine, Fabl. V, 4. Ce sont les tronçons de cette corne [la défense du narval] que nous vendons à Paris, comme ils se vendent ailleurs, pour véritable corne de licorne [Pomet croyait à l'existence de la licorne] à laquelle quelques personnes attribuent de grandes propriétés, ce que je ne veux ni autoriser, ni contredire, Pomet, Hist. des drogues, dans DE LABORDE, Émaux, p. 365. Cette licorne que vous l'avez vu monter est la monture ordinaire des Gangarides ; c'est le plus bel animal, le plus fier, le plus terrible et le plus doux qui orne la terre, Voltaire, Princ. de Babyl. 3.

    Animal employé en blason. On dit que la licorne est en défense quand elle baisse la tête et présente la pointe de sa corne.

  • 2Licorne de mer, cétacé, autrement dit narval, qui porte à l'extrémité de sa mâchoire supérieure une dent en forme de corne, droite, et longue quelquefois de quinze ou seize pieds. Corne de licorne, la livre payera 50 sous, Tarif, 18 sept. 1664.
  • 3Genre de coquilles univalves.
  • 4Nom que l'on donne parfois au charançon.
  • 5Espèce de papier.
  • 6Constellation méridionale.

HISTORIQUE

XVe s. Une aiguiere de licorne, garnie d'or et de plusieurs petites perles entour, De Laborde, Émaux, p. 362. Une bien longue corne de licorne de sept piez e demi de long, De Laborde, ib. Une tousche, en quoy a esté mis une piece de lichorne, pour touschier la viande de Monseigneur, pesant une once d'argent blanc, De Laborde, ib. Entre autres choses, il print [dans le pillage des biens de Pierre de Médicis] une licorne entiere qui valoit six ou sept mille ducats, et deux grandes pieces d'une autre, et plusieurs autres biens, Commines, VII, 9.

XVIe s. Il saute à pied avec quelques uns des siens, monstre le chemin à ses harquebusiers, et emporte la rue et la ville, où il gagna pour butin principal une licorne estimée quatre-vingt mille escus, D'Aubigné, Hist. III, 139. La corne de licorne ou monoceros, Paré, Lic. I.

ÉTYMOLOGIE

Portug. alicornio ; ital. alicorno, licorno ; corruption du latin unicornis, l'animal à une corne ; de unus, un, une, et corne (pour le changement d'n en l, comparez ORPHELIN). Dans plusieurs pièces du moyen âge il est question de l'unicorne.