« insinuant », définition dans le dictionnaire Littré

insinuant

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

insinuant, ante

(in-si-nu-an, an-t') adj.
  • 1Qui s'insinue, qui pénètre doucement. On peut bien les subtiliser [les corps], les rendre plus déliés, les réduire en vapeurs et en esprits ; par là ils deviendront plus vites, plus mobiles, plus insinuants, mais cela ne les fera pas sentir, Bossuet, Conn. V, 13. L'eau si fluide, si insinuante, si propre à échapper, Fénelon, Exist. III.
  • 2 Fig. Qui sait s'introduire auprès des gens et les gagner, les capter. Il y avait dans l'armée un Dolope, nommé Eurymaque, flatteur, insinuant, sachant s'accommoder à tous les goûts et à toutes les inclinaisons des princes, Fénelon, Tél. XVI. Les cours ne sauraient se passer d'une certaine espèce de courtisans, hommes flatteurs, complaisants, insinuants, La Bruyère, VIII. Elle avait tous les agréments de l'insinuation, sans paraître insinuante, Marivaux, Marianne, 10e part. Jamais le grave Tillotson ne parla avec tant d'énergie ; jamais l'insinuant Smaldrige n'eut des grâces si touchantes, Voltaire, Jenni, 7. Un homme est doux et facile, on le trouve insinuant, Vauvenargues, Caractères.

    Il se dit dans le même sens, en parlant des choses. S'ils sont courts, ils [les livres des mystiques] remuent de grandes questions ; leur brièveté les rend plus insinuants, Bossuet, États d'oraison, I, 10. Des manières insinuantes et persuasives, l'art de gagner les cœurs, et de se les attacher encore plus par l'affection que par l'intérêt, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. II, p. 168, dans POUGENS.