« inepte », définition dans le dictionnaire Littré

inepte

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

inepte

(i-nè-pt') adj.
  • 1Qui n'a point d'aptitude. C'est un homme inepte à tout, Bouhours, Nouv. rem. Quand mon cœur serait moins inepte à l'amour, Rousseau, Hél. II, 5.

    On dit aujourd'hui de préférence inapte.

  • 2Qui ne s'adapte pas à…, en parlant des choses. Quoiqu'en matière de morale ce soit quelquefois une chose pieuse de considérer quelle fin nous pouvons conjecturer que Dieu s'est proposée au gouvernement de l'univers, certainement en physique, où toutes choses doivent être appuyées de solides pensées, cela serait inepte, Descartes, Rép. aux 5es object. 46. Après avoir perdu ma cause sur des raisons invincibles pour moi, je la gagnai sur d'autres tout à fait ineptes à ce dont il s'agissait, Saint-Simon, 200, 141.
  • 3Qui est sans aptitude aucune, sans capacité, sans esprit. C'est un homme inepte.

    Il se dit des choses dans le même sens. En la bouche d'une personne qui agirait sérieusement, elles [des paroles] seraient ineptes et ridicules, Descartes, Remarq. sur les 7es object. 40. Un auteur sérieux n'est pas obligé de remplir son esprit… de toutes les ineptes applications que l'on peut faire au sujet de quelques endroits de ses ouvrages, La Bruyère, I.

    Substantivement. Les ineptes, les personnes ineptes. Dans une cour où les grandes places confondant les honnêtes gens avec les fripons, les noms les plus distingués avec la vile populace, les ineptes et les gens instruits…, Diderot, Claude et Nér. I, 44.

HISTORIQUE

XVIe s. …La Roche-Thomas lui va dire : viens çà, idiote, inepte…, Despériers, Contes, XVI. Cela les rend ineptes à la conversation civile, Montaigne, I, 181. Ses argumens sont ineptes à verifier ce qu'il veult, Montaigne, II, 130. Il vault mieulx estre seul, qu'en compaignie ennuyeuse et inepte, Montaigne, IV, 125. Quand il portoit le busc de son pourpoinct entre les mamelles, il maintenoit par vifves raisons qu'il estoit en son vray lieu ; quelques années aprez le voylà avalé jusques entre les cuisses, il se moque de son autre usage, le trouve inepte et insupportable, Montaigne, I, 369. Soubz le nom de satyre, et non de ceste inepte appellation de coc à l'asne, Du Bellay, J. I, 25, recto. Aussi voyons-nous que les plus sçavants qui ont tout Aristote et Ciceron en la teste, sont les plus sots et les plus ineptes aux affaires, Charron, Sagesse, I, 14.

ÉTYMOLOGIE

Lat. ineptus, de in… 1, et aptus (voy. APTE).