« hautement », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
hautement
- 1Avec hauteur, orgueil.
Le superbe entreprend hautement les choses
, Bossuet, 2e sermon, Démons, 2.L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même
, La Bruyère, XI.Avec hauteur, gloire.
Ce choix pouvait combler trois familles de gloire, Consacrer hautement leurs noms à la mémoire
, Corneille, Hor. II, 1.Mais d'Assur hautement le triomphe s'apprête
, Voltaire, Sémiram. III, 5.Avec hauteur, vigueur.
Pour les mettre en déroute, eux et tous leurs complices, Je n'ai qu'à déployer l'appareil des supplices, Et pour soldats choisis envoyer des bourreaux Qui portent hautement mes haches pour drapeaux
, Corneille, Pomp. IV, 5.Prusias : Et que dois-je être ? - Nicomède : Roi ; Reprenez hautement ce noble caractère
, Corneille, Nicom. IV, 3.Ma main bientôt sur eux m'eût vengé hautement
, Corneille, Hor. III, 5.J'emprunte du secours et le fais hautement
, Corneille, Nicom. III, 8.Il [Charles XII] fit demander hautement à l'empereur d'Allemagne l'exécution du traité d'Altranstad
, Voltaire, Charles XII, 8. - 2D'une manière manifeste.
César en fut épris, et du moins j'eus la gloire De le voir hautement donner lieu de le croire
, Voltaire, Pomp. I, 3.Et dans ce grand revers je l'ai vu hautement Digne d'être mon frère et d'être mon amant
, Voltaire, Héracl. III, 3.Montrons-leur hautement que nous avons des yeux
, Voltaire, Nicom. IV, 6. - 3Hardiment, librement, résolûment.
Allons de sa réponse à votre compliment Prendre l'occasion de parler hautement
, Corneille, Nicom. II, 4.Et je remercîrai qui me dit hautement Qu'il ne m'est plus permis de vaincre impunément
, Corneille, ib. II, 3.Notre malheureuse reine, donnons-lui hautement ce titre dont elle a fait un sujet d'actions de grâces
, Bossuet, Reine d'Anglet.Ce que vous dites vous-mêmes encore plus souvent et plus hautement que moi
, Bourdaloue, 14e dim. après la Pentec. Dominic. t. III, p. 414.Il a été, parmi les hommes en place, un des premiers qui aient hautement préféré les sciences aux talents frivoles, les arts nécessaires aux arts agréables
, Condorcet, Maurepas. - 4À voix haute.
Et dites hautement à quel prix votre choix Veut faire l'un de nous le plus heureux des rois
, Corneille, Rodog. III, 4.J'ai voulu l'acheter, l'édit, expressément, Afin que d'Isabelle il soit lu hautement
, Molière, Éc. des mar. II, 9.Elle [à l'agonie] se conformait aux ordres de Dieu, elle lui offrait ses souffrances en expiation de ses fautes, elle professait hautement la foi catholique et la résurrection des morts
, Bossuet, Duch. d'Orl.Fig.
Deux sceptres en ma main, Albe à Rome asservie Parlent bien hautement en faveur de sa vie
, Corneille, Hor. V, 3.La douleur d'une mère Parle plus hautement à ses sens oppressés Que le sang de Ninus et mes crimes passés
, Voltaire, Sémiram. V, 1.
HISTORIQUE
XIe s. Montjoie [il] escrie et haltement et clair
, Ch. de Rol. CXLV.
XIIe s. Il parla hautement, bien fist oïr sa vois
, Sax. XVIII. David receut haltement les messages e le mandement
, Rois, p. 130.
XIIIe s. Les cloches de la ville sonnerent hautement
, Berte, IX. Et li chevaliers erraument [promptement] Se chauce, que plus n'i atent ; Puis est en la sale venuz, Où hautement est receüz
, Ren. 22198.
XVe s. Et quand nous serons près, nous ferirons chevaux des esperons et crierons nos cris hautement
, Froissart, I, I, 229.
XVIe s. Il s'esmerveilloit comme ilz louoient si haultement ce qui…
, Amyot, Péric. 73.
ÉTYMOLOGIE
Haute, et le suffixe ment ; provenç. altament, autament ; espagn. et ital. altamente.