« futaie », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
futaie
- 1Bois, forêt de grands arbres.
Il y a là une forêt de haute futaie arrosée d'une infinité de ruisseaux
, Vaugelas, Q. C. VI, 4.La plus utile de ces ordonnances est celle qui établit dans les bois des ecclésiastiques et gens de mainmorte la réserve du quart pour croître en futaie ; elle est ancienne et a été donnée pour la première fois en 1573
, Buffon, Hist. nat. Introd. part. exp. Œuv. t. VIII, p. 362, dans POUGENS.On voyait par moments errer dans la futaie De beaux cerfs qui semblaient …
, Hugo, Voix, 16.Fig.
Je ne suis plus que le dernier arbre d'une vieille futaie tombée
, Chateaubriand, Natch. 2e partie, 1re moitié. - 2Un bois de quarante ans se nomme futaie sur taillis ; entre quarante et soixante, demi-futaie ; entre soixante et cent vingt, jeune haute futaie ; de cent vingt à deux cent, haute futaie ; au-dessus de deux cents ans, haute futaie sur le retour.
D'autres disent : jeune futaie, depuis 80 ans jusqu'à 120 ; haute futaie depuis cet âge jusqu'au dépérissement qu'on désigne par le mot de vieille futaie.
- 3Bois venu par graine.
- 4Mode d'exploitation d'une forêt, où l'on laisse les arbres arriver à une longue croissance ; il est opposé à taillis.
Futaie de brins, les semis qu'on laisse croître en futaie.
Revenu de futaie, jeune futaie qui s'élève en place de celle qu'on a abattue.
Futaie sur souche, le bois ou le taillis qui repousse de souches.
REMARQUE
Futaie, dérivé de fût, n'a point reçu d'accent de l'Académie, bien qu'il y en ait un sur affût, affûter, etc. Même remarque pour futaille et futé.
HISTORIQUE
XIVe s. Faut querre le chevreul à rongier [ruminer] vers les cleres fustoies
, Modus, f° XXIX, verso. Es cleres fustayes et en aultre pays cler
, ib. f° X.
XVIe s. Bois est reputé haute-futaie, quand on a demeuré trente ans sans le couper
, Loysel, 258. Il est permis à l'usufruitier de couper, en son temps, toute sorte des arbres legeres comme sapins, aulnes, peupliers… et bois de basse fustaye ou autres de bois dur, comme chesnes, faus, ormes
, Nouv. coust. gén. t. I, p. 1254.
ÉTYMOLOGIE
Fût, dans le sens de bois, avec la finale collective aie, qui représente le suffixe latin etum, par exemple : salicetum, saussaie, etc. L'orthographe ancienne, qui est constamment par une s, écarte l'étymologie de fou, fouteau, hêtre.