« fulminer », définition dans le dictionnaire Littré
fulminer
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fulminer
(ful-mi-né) v. n.
- 1Lancer la foudre et les éclairs.
Quelle sorte de vengeance ! quoi, fallait-il fulminer et le prendre d'un ton si haut pour abattre si peu de chose ?
Bossuet, la Vallière. - 2 Terme de chimie. Faire explosion, détoner. Un très léger échauffement fait fulminer cette substance.
L'or fulmine avant d'être chauffé jusqu'au rouge, dans les vaisseaux clos comme en plein air
, Buffon, Min. t. IV, p. 250, dans POUGENS. - 3 Fig. S'emporter en violentes menaces, en violents reproches.
C'est en vain qu'il fulmine à cette affreuse vue
, Corneille, Attila, V, 6.Il pesta, fulmina, lui défendit sa vue
, Th. Corneille, D. Carl. d'Avalos, II, 6.C'est pourquoi saint Paul exhortait son disciple Timothée à reprocher, à menacer, à fulminer, plutôt qu'à consoler
, Bourdaloue, 4e dim. après Pâques, Dominic. t. II, p. 138.Il fulmine et ne veut rien finir aujourd'hui
, Dufresny, Réconc. norm. V, 1. - 4 V. a. Terme de droit canon. Publier un acte de condamnation avec certaines formalités.
L'évèque d'Agrigente, sans information ni délai aucun, fulmina une excommunication
, Saint-Simon, 437, 70.Dans ce temps-là même le pape Sixte-Quint fulmine contre le roi de Navarre et le prince de Condé cette fameuse bulle dans laquelle il les appelle génération bâtarde et détestable de la maison de Bourbon
, Voltaire, Mœurs, 173.Il s'attendait à me trouver fort effrayé du décret que la Sorbonne allait fulminer contre moi
, Marmontel, Mém. VIII.Par extension.
Et si ma bouche encor n'en fulmine l'arrêt, Rends grâces à ma sœur qui prend ton intérêt
, Corneille, Tois. d'or, II, 2.
HISTORIQUE
XVIe s. Fulminer des execrations
, Amyot, Alc. 68. Le pape l'avoit fulminé comme heretique
, Du Bellay, M. 576.
ÉTYMOLOGIE
Prov. et esp. fulminar ; ital. fulminare, du lat. fulminare, fulminer (voy. FULMINAL).