« fouir », définition dans le dictionnaire Littré
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fouir
- 1Creuser. Fouir la terre. Fouir un puits.
On est obligé de battre la terre sur les sépultures et d'y mêler de grosses épines pour les empêcher [les chacals] de la gratter et fouir
, Buffon, Quadrup. t. VI, p. 202, dans POUGENS.Absolument.
Voyez-vous à nos pieds fouir incessamment Cette maudite laie et creuser une mine ?
La Fontaine, Fabl. III, 6. - 2 Par extension, mettre dans la terre qui a été fouie.
Allées d'arbrisseaux et de fleurs, tout cela morcelé entre dix paysans ; l'un y va fouir des haricots, l'autre de la vesce
, Courier, Lett. V.
HISTORIQUE
XIIe s. Des que seit foïde al peccheur fosse
, Liber psalm. p. 137. Com cil ki foent le tresor
, Job, p. 467. Si quierent il alsi com foant le tresor
, ib.
XIIIe s. … à destre si foués ; Là troverés la lance de quoi Dieu fu navrés
, Ch. d'Ant. VII, 512. Et ne porra nus [nul] planter ne fouwir se n'est pour l'amendement des pastures et des voies
, Tailliar, Recueil, p. 231. Jà ne forrons en nule terre Por semenchier ne por aquerre
, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 108. Car li homme le font vergoigne [à la terre] Assés sovent pour lor besoigne ; Car il la feuent à grant painne, Et navrent là ù elle est sainne
, ib. p. 172.
XVIe s. L'estat des façons que vignes doivent estre, c'est à sçavoir deschaussées, taillées, fouyes et binées
, Coust. génér. t. II, p. 595. De ceux-là [les pauvres gens] tire nature touts les jours des effets de constance et de patience, plus purs, plus roides… celui là qui fouit mon jardin, il a ce matin enterré son pere ou son fils
, Montaigne, IV, 197.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, foï : provenç. foire ; du latin fodere. Le provençal a gardé la conjugaison latine ; le français l'a changée en fodire ; mais l'ancienne langue l'a traitée comme les verbes latins en ire, et dit foent, foant ; au contraire la langue moderne l'a conjuguée par assimilation comme les verbes en ir qui viennent de la finale iscere. Au reste cette altération commence dès le XIVe siècle qui a dit fouisseur. Curtius rapproche fodio du grec βόθρος, fossé, du latin fundus, fond, et du sanscrit budhna, le sol.