« faubourg », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
faubourg
- 1Quartier d'une ville situé en dehors de son enceinte.
Tout est en feu jusque sur les bords de la rivière d'Oise ; nous pouvons voir de nos faubourgs la fumée des villages qu'ils [les ennemis] nous brûlent
, Voiture, Lett. 74.La ville et les faubourgs, tout le monde.
J'aurai pour confidents la ville et les faubourgs
, Destouches, Phil. marié, I, 2.Assembler la ville et les faubourgs, exciter un grand concours de monde.
Fig. Le dehors.
Il [Lassay] n'y fut [à la cour] jamais que des faubourgs
, Saint-Simon, 33, 132. - 2Dans certaines grandes villes, quartier qui primitivement était un des faubourgs. À Paris, le faubourg Saint-Antoine, le faubourg Saint-Germain.
Il entra [à Paris] par le faubourg Saint-Marceau et crut être dans le plus vilain village de la Westphalie
, Voltaire, Candide, 22.Ces faubourgs aujourd'hui si pompeux et si grands, Que la main de la paix tient ouverts en tous temps, D'une immense cité superbes avenues, Où nos palais dorés se perdent dans les nues, Étaient de longs hameaux de remparts entourés, Par un fossé profond de Paris séparés
, Voltaire, Henr. VI.Autrefois à Paris, quand on disait le faubourg, cela voulait dire le faubourg Saint-Germain. Aujourd'hui le faubourg Saint-Germain se nomme quelquefois le noble faubourg, parce que beaucoup de familles appartenant à la noblesse y ont des hôtels.
Dans Mme de Sévigné, le faubourg est ordinairement le faubourg Saint-Jacques, où se retiraient les gens dans la dévotion, les jansénistes, etc.
- 3La population des faubourgs de Paris. Soulever les faubourgs.
HISTORIQUE
XIIIe s. À toz ceus qui justice et juridiction ont dedens la ville et dedens les forbourgs de Paris
, Liv. des mét. 2. Il revint en fourbourc d'Isle [à Laon]
, Bibl. des chartes, 2e série, t. III, p. 425.
XIVe s. Que les maisons des horsborcs soient abatues
, Du Cange, forisbarium.
XVe s. Les Anglois vinrent loger ès faubourgs de Rennes
, Froissart, II, II, 73. Prenez les champs ou les faulbourgs [choisissez, décidez]
, Orléans, Chans. 91.
XVIe s. Pendant que nous n'en sommes qu'aux faubourgs [de la vieillesse]
, Montaigne, III, 380. Le feu s'avance peu à peu, et a desjà consumé les fauxbourgs de la chrestienté
, Lanoue, 383. Les Fidenates coururent et fourragerent les premiers son païs jusques aux faulxbourgs de Rome
, Amyot, Rom. 37. Faubourgs sont toutes les maisons hors l'enceinte de la ville
, Pasquier, Recherches, p. 658, dans LACURNE. Il se vint heurter contre la ville, presque aux fauxbourgs de l'hiver [à l'entrée de l'hiver]
, Pasquier, Lettres, t. I, p. 42. Jardin aux fauxbourgs vault cent sols au rebours
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Picard, forbou. faubor ; wallon, fâborg ; bas-lat. foris burgum ; de foris, hors, et burgus, bourg. Cette étymologie est certaine pour toutes les formes où l'r se trouve : forborc, horsborc, forbou, etc. Mais faut-il aussi y rattacher fauxbourg, faubourg, fâborg ? Si on considère ces textes, on voit que fauxbourg est relativement récent ; et dans le bas-latin même, du Cange ne cite falsus burgus que dans une pièce de 1380 ; sans doute on peut concevoir que des fors-bourgs aient été aussi appelés des faux bourgs, des bourgs faux ; cependant, tant qu'on n'aura pas apporté des textes anciens qui donnent faux bourgs, il vaudra mieux croire que faubourg est une altération de forbourg, prononcé fôbourg (le parler vulgaire ayant quelquefois supprimé l'r), puis finalement pris pour faux bourg.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
FAUBOURG. Ajoutez :Ceux qui ne sont pas encore arrivés à la sagesse, mais sont logés aux faubourgs, Malherbe, Lexique, éd. L. Lalanne.