« extérieur », définition dans le dictionnaire Littré

extérieur

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

extérieur, eure

(èk-sté-rieur, rieu-r'. Dans la versification du XVIIe siècle, extérieur est de quatre syllabes : ex-té-ri-eur ; aujourd'hui on le fait souvent de trois) adj.
  • 1Qui est au dehors. La forme extérieure. Les ornements extérieurs.

    Avantages extérieurs, la beauté, la taille, etc.

    Terme de botanique. Se dit de l'embryon, quand il est situé, dans la graine, à la surface du périsperme.

    Terme de géométrie. Angle extérieur, voy. EXTERNE.

  • 2Qui se passe au dehors. Une vie tout extérieure. Vous accordez aux hommes l'effet extérieur et matériel de l'action, et vous donnez à Dieu ce mouvement intérieur et spirituel de l'intention ; et, par cet équitable partage, vous alliez les lois humaines avec les divines, Pascal, Prov. 7. Lorsque le culte extérieur a une grande magnificence, cela nous flatte et nous donne beaucoup d'attachement pour la religion, Montesquieu, Esp. XXV, 2.
  • 3Qui a rapport aux pays étrangers. Le commerce extérieur. La politique extérieure.

    On a dit ministre des relations extérieures, pour des affaires étrangères.

  • 4 S. m. Ce qui est au dehors d'un local. Nous entendîmes du bruit à l'extérieur.
  • 5Les pays étrangers. Des nouvelles de l'extérieur.
  • 6Ce qui paraît au dehors. L'extérieur de ce bâtiment est beau.
  • 7L'ensemble de l'apparence d'une personne. Les sénateurs les plus illustres, à n'en regarder que l'extérieur, différaient peu des paysans, Bossuet, Hist. III, 6. Un extérieur simple est l'habit des hommes vulgaires, il est taillé pour eux et sur leur mesure ; mais c'est une parure pour ceux qui ont rempli leur vie de grandes actions, La Bruyère, II. Il est étrange qu'il ait fallu une loi pour régler son extérieur [de l'homme de robe] et le contraindre ainsi à être grave et plus respecté, La Bruyère, XIV. Il avait cet extérieur que le cabinet donne ordinairement, quelque chose d'un peu rude et d'un peu sauvage, du moins pour ceux à qui il n'était pas accoutumé, Fontenelle, Guglielmini. Je dirai cependant de votre extérieur ce qui me paraît frapper tout le monde, que vous avez beaucoup de noblesse et de grâces dans tout votre maintien, D'Alembert, Portrait de Mlle de Lespinasse.

    Terme de vétérinaire. Conformation extérieure des animaux domestiques, par rapport aux services qu'ils peuvent rendre, à l'utilité dont ils peuvent être.

  • 8Il se dit de même de ce qui paraît de la conduite. Deux raisons doivent faire craindre au prince de donner trop à l'extérieur dans les exercices de la piété, Bossuet, Polit. VII, III, 9.
  • 9Politesse froide, simple démonstration de civilité. Depuis l'affaire du régiment des gardes, il n'y avait plus guère que de l'extérieur entre eux [la maréchale de Boufflers et le Régent], Saint-Simon, 475, 84.
  • 10 Fig. Une simple apparence. L'amour a tant de force Qu'il attache mes sens à cette fausse amorce, Et fera son possible à toujours conserver Ce doux extérieur [amour feint] dont on me veut priver, Corneille, la Suiv. I, 9.

REMARQUE

Extérieur n'a pas de degré de comparaison, il a pour superlatif extrême. Cependant on le trouve avec des degrés de comparaison dans de bons auteurs : On pourrait dire qu'il y a des parties fondamentales sans lesquelles l'animal ne peut se développer ; d'autres qui sont plus accessoires et plus extérieures…, Buffon, Animaux, ch. 11. Comme le sens comparatif est oublié, on peut ne pas condamner cet emploi.

SYNONYME

L'EXTÉRIEUR, LES DEHORS D'UNE PERSONNE. L'extérieur est ce qui tout d'abord se voit, est saisi par l'œil : il est d'un extérieur agréable. Dehors dit quelque chose de plus ; il comprend non-seulement l'apparence extérieure, mais aussi les gestes, l'attitude, la manière de parler, etc.

HISTORIQUE

XVIe s. Dieu ne s'arreste point tant à l'apparence exterieure du bien, qu'à la pureté de cœur, Calvin, Instit. 275. Hypocrites en exterieur, et interieurement pleins d'orgueil et de vengeance, Lanoue, 77. Non pourtant que je me mette en peine pour maintenir cette decence exterieure [ne pas crier dans une colique néphrétique], Montaigne, III, 201.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. et espagn. exterior ; ital. esteriore ; du lat. exteriorem, qui est un double comparatif, puisqu'il est le comparatif d'exterus, qui est lui-même formé de la préposition ex et du suffixe ter, qui est le τερος grec, tara sanscrit, et qui sert à la comparaison. Dans exterus, le sens comparatif de ce premier suffixe étant oublié, on y a ajouté ior (voy. EXTRA).