« extravagant », définition dans le dictionnaire Littré

extravagant

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

extravagant, ante

(èk-stra-va-gan, gan-t') adj.
  • 1Qui extravague, qui est bizarre. Parbleu ! s'il faut parler des gens extravagants, Je viens d'en essuyer un des plus fatigants, Molière, Mis. II, 5. Crois-tu que d'une fille humble, honnête, charmante, L'hymen n'ait jamais fait de femme extravagante ? Boileau, Sat. x.

    Qui a le caractère de l'extravagance. Discours extravagant. Les fifres, les tambours, le canon et le fer, Concert extravagant des musiques d'enfer, Régnier, Sat. IV. C'est un fait à n'y rien connaître, Un conte extravagant, ridicule, importun ; Cela choque le sens commun ; Mais cela ne laisse pas d'être, Molière, Amph. II, 1. Cette manie épidémique donna un prix extravagant aux terres que le gouvernement faisait vendre, Raynal, Hist. phil. XIV, 44. Avec une telle manière de penser, on a des mémoires extravagants chez la marchande de modes, Genlis, Ad. et Th. t. II, lett. 30, p. 265, dans POUGENS.

  • 2 Substantivement. La complaisance est trop générale de souffrir indifféremment toutes sortes de personnes. …je goûte ceux qui sont raisonnables, et me divertis des extravagants, Molière, Crit. 1. Ma foi, les extravagants ne vont guère loin sans vous ennuyer, et la plupart de ces gens-là ne sont plus plaisants dès la seconde visite, Molière, ib.

HISTORIQUE

XVIe s. Le vin logé en tonneaux de chesne en tire, es premieres années, une odeur extravagante, odieuse à aucuns, agreable à d'autres, De Serres, 203. Ciceron se moqua si plaisamment des philosophes stoïques et de leurs estranges et extravagantes opinions, qu'il en feit rire les juges, Amyot, Cat. d'Ut. 33. Par des chemins extravagans [détournés] que des païsans lui montrerent, Bassompierre, Mém. t. I, p. 9, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Extravaguer.