« excessif », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
excessif, ive
- 1Qui excède la règle, la mesure, le degré ordinaire.
Pour un si cher objet que je mets dans vos bras, Est-ce un prix excessif qu'un si juste trépas ?
Corneille, Attila, IV, 4.Les qualités excessives nous sont ennemies et non pas sensibles
, Pascal, dans COUSIN.Ce qu'ils voient de plus dans les autres est outré et excessif
, Massillon, Car. Resp. hum.Le froid excessif, la faiblesse excessive, la vieillesse excessive, et le mal aux yeux excessif ne m'ont pas permis, monsieur, de vous remercier plus tôt
, Voltaire, Lett. à M. Panckoucke, 1er fév. 1768.Climat excessif, celui où l'hiver est extrêmement froid, et l'été extrêmement chaud.
- 2Il se dit des personnes qui portent les choses à l'excès. C'est un homme excessif.
Et, flatteur excessif, il loua la colère Et la griffe du prince, et l'antre, et cette odeur
, La Fontaine, Fabl. VII, 7.Que vous êtes excessifs en Provence ! tout est extrême, vos chaleurs, vos sereins, vos bises, vos pluies…
, Sévigné, 366.Voilà quel est le peuple, violent, mais exorable ; excessif, mais généreux
, Mirabeau, Collection, t. IV, p. 314.Excessif à, suivi d'un infinitif.
Corrigeant partout la nature, Excessive à payer ses soins avec usure
, La Fontaine, Fabl. XII, 20.On a dit excessif à penser, de celui qui médite avec trop d'application.
Il est excessif à penser
, Méré, Œuv. posth. t. II, p. 205.
REMARQUE
1. Excessif n'admet ni le comparatif, plus excessif, ni le superlatif, très excessif.
2. Quant à trop excessif, comme excès emporte déjà l'idée de trop, c'est un pléonasme ; mais ce pléonasme n'est pas inusité. … Deux soleils en un lieu trop étroit Rendaient trop excessif le contraire du froid
, Scarron, Don Japhet, I, 2. Mais de bonne foi, j'en écris [des lettres] souvent d'une longueur trop excessive
, Sévigné, 63.
3. Trop d'excès est encore un pléonasme qui se trouve : Ah ! sire, un tel honneur a trop d'excès pour moi
, Corneille, Hor. v, 2. Sa faute a trop d'excès pour être rémissible
, Corneille, la Place roy. II, 4.
4. Si excessif se dit (voy. EXCESSIVEMENT).
HISTORIQUE
XIVe s. Celle nouvelle [de la mort de Tarquin] fut aus Peres, oultre reson, luxurieuse et excessive ; quar les premiers d'euls se prinstrent à fere injures au pueple
, Bercheure, f° 35, recto.
XVe s. [Maison] Où serviteurs ot en grande habondance, Qui gaiges ont excessis sanz raison
, Deschamps, Administr. de l'hôtel du prince. N'y avoit si meschante morveuse qui ne les face faire [des habits] plus excessifs
, Arresta am. p. 297, dans LACURNE.
XVIe s. La bonne, l'excessive, la divine [poésie]
, Montaigne, I, 266. Puissance excessive et demesurée
, Amyot, Thém. 43. Et ne faudra point qu'ils ayent crainte d'estre excessifs en cela ; car on ne peut trop detester ce qui est si contraire à Dieu
, Lanoue, 76.
ÉTYMOLOGIE
Excès ; provenç. excessiu ; espagn. excesivo ; ital. eccessivo.