« enjoué », définition dans le dictionnaire Littré
enjoué
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
enjoué, ée
(an-jou-é, ée) adj.
- Qui a de l'enjouement ; où il y a de l'enjouement. Un homme enjoué. Style enjoué.
Son esprit enjoué ne s'ébranle de rien
, Corneille, Agésil. II, 6.Le cinquième acte est trop sérieux pour une pièce si enjouée
, Corneille, Ex. de la Suite du Menteur.Ce jour-là on joua le Dom Japhet, ouvrage de théâtre aussi enjoué que celui qui l'a fait a sujet de l'être peu
, Scarron, Rom. com. II, 17.Ma chère, c'est le caractère enjoué
, Molière, Préc. 10.Bacchus, le plus enjoué de tous les dieux, avait des autels, parce qu'on s'abandonnait et qu'on sacrifiait pour ainsi dire à la joie des sens plus douce et plus enivrante que le vin
, Bossuet, Hist. II, 11.Quand vous serez descendue de ce degré éminent, nous recevrons sans doute des lettres plus enjouées
, Maintenon, Lett. à Mme de Glapion, 31 juillet 1712.Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux sur les affaires du temps ; il se croit des talents et de l'esprit : il est riche
, La Bruyère, VI.Elle était plus jolie et plus enjouée ce jour-là qu'elle ne l'avait été de sa vie
, Hamilton, Gramm. 4.Enjoué avec ceux qui étaient d'une humeur enjouée
, Fénelon, Tél. XVI.
REMARQUE
On a dit que le mot enjoué avait été créé par Montaigne ; mais on peut voir qu'il est plus ancien, se trouvant déjà dans Amyot.
HISTORIQUE
XVIe s. L'ane le regarda d'une façon toute guaye et enjouée… puis, se prenant à braire fort hault et à saulter et regiber au long de luy
, Amyot, Marius, 69. Il n'est rien plus gay, plus gaillard, plus enjoué [que la philosophie]
, Montaigne, I, 175. Un ouvrage plus gaillard et plus enjoué
, Montaigne, I, 221. L'extreme contentement a plus de rassis que d'enjoué
, Montaigne, III, 85. Pour un bon an de tranquillité plaisante et enjouée
, Montaigne, III, 309.
ÉTYMOLOGIE
Enjouer 1.