« enfreindre », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
enfreindre
- Rompre, en parlant de ce qui engage, lie, oblige.
Enfreindre les lois
, Régnier, Ode.Il n'est rien de si saint qu'elle ne fasse enfreindre
, Corneille, Nicom. I, 1.Quand on craint d'être injuste, on a toujours à craindre, Et qui veut tout pouvoir doit oser tout enfreindre
, Corneille, Pompée, I, 1.Suffit que, si mon fils enfreignait ma défense, Mon sang, mon propre sang en laverait l'offense
, Rotrou, Antig. IV, 1.Si quelque transgresseur enfreint cette promesse, Qu'il éprouve, grand Dieu, ta fureur vengeresse
, Racine, Athal. IV, 3.Il y va de la vie à qui le [l'arrêt] veut enfreindre
, Voltaire, Tancr. II, 1.Le roi d'Angleterre, revêtu par les lois d'une si grande puissance pour les protéger, n'en a point pour les enfreindre
, Rousseau, Lettres de la montagne, 9.S'enfreindre, v. réfl. Être enfreint. Les lois de la nature ne s'enfreignent pas impunément.
HISTORIQUE
XIe s. E qui enfraint la pais le rei…
, Lois de Guill. 1.
XIIe s. S'ele son vo [vœu] nen enfraigneit, Que ele enfraindre ne devreit
, Wace, Vierge Marie, p. 35. Pur ce volt or aveir [il veut maintenant avoir, obtenir] que rien n'en seit enfreit
, Th. le mart. 27.
XIIIe s. Thadres li Acres… avoit trives à l'empereour Henri, et ne li avoit mie bien tenues, ains les avoit enfraintes
, Villehardouin, CLXVI. Et chascuns barons, et autre qui ont justices en lor terres, ont les amendes de lor sougès [sujets] qui enfraignent les establissements, selonc le [la] tauxation du roi
, Beaumanoir, XLIX, 4.
XVIe s. Aux estats de Bourgogne on avoit ordonné d'enfreindre l'edict
, D'Aubigné, Hist. I, 204. L'authorité de la loy n'est en rien enfreinte [abrogée], que nous ne la devions tousjours recevoir en mesme honneur et reverence
, Calvin, Instit. 268.
ÉTYMOLOGIE
Lat. infringere, de in, en, et frangere, briser (voy. FRACTURE). Il aurait mieux valu écrire, comme jadis, par un a, enfraindre, à cause de frangere.