« disert », définition dans le dictionnaire Littré

disert

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

disert, erte

(di-zêr, zèr-t') adj.
  • Qui parle avec abondance et non sans élégance. Un homme disert. Cet avocat est disert. …un panégyrique [du roi Henri IV], Où, mollement disert, sous un sujet si grand Dès le premier essai mon courage se rend, Régnier, Sat. I. Un charlatan se vantait d'être En éloquence un si grand maître Qu'il rendrait disert un badaud, La Fontaine, Fabl. VI, 19. Veut-on de diserts orateurs, qui aient semé dans la chaire toutes les fleurs de l'éloquence ? La Bruyère, Disc. à l'Acad. Cicéron dit qu'il a vu bien des gens diserts, c'est-à-dire qui parlaient avec agrément ; mais qu'on ne voit presque jamais de vrai orateur, Fénelon, t. XXI, p. 45. Cicéron loue Varron comme un homme d'un esprit pénétrant et d'un savoir profond, non comme un homme fort disert et fort éloquent, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. XI, 2e part. p. 616, dans POUGENS. C'est cette habileté à orner et à embellir un discours qui met de la différence entre un homme disert et un homme éloquent, Rollin, Traité des Ét. liv. III, ch. 3, § 3. L'homme disert, c'est-à-dire qui s'explique seulement avec clarté et solidité, laisse son auditeur froid et tranquille, Rollin, ib.

    Par extension. Un discours disert.

SYNONYME

DISERT, ÉLOQUENT. L'homme disert est simplement abondant, facile, non sans quelque élégance. L'homme éloquent a de plus la grandeur, la force, le feu, la sublimité.

HISTORIQUE

XVIe s. Sa voix estoit doulce, sa langue diserte, et sa parole aisée, Amyot, Péric. 11.

ÉTYMOLOGIE

Lat. disertus. Les étymologistes latins varient : les uns le tirent de disserere, mettre en ordre ; mais on ne voit pas comment l'i serait devenu bref, dĭsertus ; d'autres, avec plus de vraisemblance, le tirent de dis… préfixe, et ars, art (comparez INERTE).